Quand des campagnes publicitaires se répandent indécentes
sur la joue en poussière des animaux abattus.
Quand des cimetières marins s’étendent loin des rivages.
Quand les balles tracent à hauteur d’enfants des destins avortés.
Quand les révolutions s’arrêtent pour partir en vacances…
Quand domine le déni de réalité et son martellement :
« le ciel est bleu, les oiseaux chantent ! ».
Quand les négociants bétonnent chaque rigole de vie
parce qu’ils savent que de là vient la menace…
Ne pas remplacer ce qui n’est plus – en aggraver nos choix.
À nos vies de poussières, paupières légères et combatives
contre l’écrasement numérique.
À nos deuils portés – justesse du chant malgré les vocables éparpillés.
Soyons les traces nues, sans défense – le corps entier
trouvé en parcourant le chemin.
Le regard s’ouvre, il se voit dans la perte,
mais au lieu de s’affaisser, il s’embrase, il s’indiscipline,
il se met à décrire l’infini du fossé à l’abri de rien.
Il y a une béance… poèmes aphones
où les mots sont des coupures à fleur de peau.
J’écris à la lumière déchirée de la vitre,
je respire dans des forêts absentes.
Qui marche sur des sables mouvants sait
de quoi il parle.