Par ailleurs du 27 août au 2 septembre, s’entrecroiseront deux semaines de discussions sur la ZAD.
De la cabane sur l’eau, contre Nicole Klein et son monde Résistances et sabotages
Communiqué du mercredi 22 août 2018
Vous connaissiez probablement « Ker Stank », la cabane sur l’eau, appelée aussi « la cabane flottante ».
Elle fut construite à proximité du Port, sur l’étang des Noues Pourries pendant l’hiver 2012-2013 par des camarades bretons, à partir d’une structure composée de tonnes à eau et de palettes dont quelques-unes reposent sur des souches d’aulnes quand d’autres flottent.
Vous ne saviez peut-être pas que les gendarmes l’avaient incendiée ?
C’était pendant la trêve.
Voilà comment la gendarmerie « déconstruit » nos maisons, comme elle a incendiée la cabane du Pré-Failly le vendredi 18 mai.
Perdre c’est les laisser vaincre
Il y a quelques semaines, Nicole Klein, préfète de Loire-Atlantique se félicitait dans les médias qu’aucun de nos lieux de vies n’ait été jusque là reconstruit. C’était évidemment faux, cela l’est d’autant plus aujourd’hui.
Reconstruire tout habitat détruit : c’était une promesse signée par « L’ensemble des lieux et des occupant.es de la ZAD ».
La Tour, Youpi youpi, maintenant La cabane sur l’eau, Huguette ainsi que les multiples
constructions dont la gendarmerie n’a pas connaissance sont la poursuite de cet engagement qui, au-delà de nous être cher, nous constitue viscéralement. Il nous est chair.
Reconstruire est ainsi la réponse évidente à l’anéantissement de nos habitats, au déblaiement de leurs ruines et aux probables enfouissements et incinérations dont elles ont fait l’objet.
« Même pas mortes ! Même couchées on rétorque ! »
Et toc !
« Quoi qu’t’en dise on est pas morts
On obéit pas à tes ordres
Tu veux qu’on parte ? Mais on f’ra pas nos valises [...]
Tu veux nous atomiser ? Vas y envoie tes missiles !
On a déjà des champs d’keufs et des tanks à domicile
Notre logique n’est pas rationalisable
notre rage est notifiée Notre colère est quantifiable [...]
On attaque de front leur politique incompréhensible
On se défend comme on peut quand débarque les machines »
Vendredi 10 août, entre 7 et 8h du matin, les gendarmes bloquent la D281 au carrefour des Ardillères et au Bois Rignoux. Pendant ce temps, des tronçonneuses s’affairent à débiter les poutres, montants, traverses et autres planches qui constituent Huguette et la nouvelle Tour tandis qu’un drone survole la Grée et les alentours à l’affut de nos mouvements.
- Huguette
Les vitres sont méthodiquement brisées par des individus hostiles, habillés de pare-balles, le sig sauer à la cuisse. Les matelas sont découpés à coup de couteau et les pneus d’un vélo crevés pareil.
C’est l’état de droit qui s’exécute.
- La tour
A quelques pas de là un autre chantier a cours, celui-ci épargné de la visite des gendarmes (qui auront mis 2 semaines et demi pour s’en rendre compte).
- Petit solivage au calme
- Façade sud-ouest
- Façade nord-est
- Intérieur côté sud
A tous les vindicatifs
Cette cabane est un hommage à nos maisons détruites, dont des fragments constituent la cabane sur l’eau : Lama Sacrée, la Châtaigne, Mandragore, la Chèvrerie, la Tour, Huguette.
A ceux qui sont partis et celles qui doutent de rester.
Une dédicace à nos dossiers qui s’épaississent, à nos empreintes sous scellées, à toutes les épreuves surmontées déjà, tous les risques entrepris et ceux qu’ils restent à prendre.
Ce communiqué une invitation à venir reconstruire les cabanes qui sont tombées et défendre celles encore debout. Il reste du matos sur place, des outils et des bonnes volontés.
Voilà comment on négocie : sur plusieurs fronts à la fois.
Quant aux gendarmes qui liront ce présent communiqué ; sachez que nous assurons une présence permanente à la cabane. Que si vous voulez l’incendier de nouveau, bhein faudra nous brûler avec.
PS : Vous êtes des baltringues.