« Nos quartiers ne sont pas des déserts politiques »

Entretien avec Samir du Mouvement de l’Immigration et des Banlieues

paru dans lundimatin#93, le 16 février 2017

Depuis que les exactions des policiers d’Aulnay-sous-bois ont été rendues publiques, les émeutes nocturnes en banlieue parisienne ne semblent pas vouloir s’arrêter et ce malgré les appels au calme et les menaces de l’exécutif. Un lecteur de lundimatin a donc jugé pertinent de nous faire parvenir l’entretien qu’il a mené avec Samir, militant issu du Mouvement de l’immigration et des banlieues. Ce dernier revient sur sa politisation en banlieue dans les années 90, sur les émeutes de novembre 2005, sur le rôle des associations de quartier et nous donne son point de vue sur le mouvement actuel #justicepourtheo. Il livre ici une analyse particulière sur le prolongement de l’émeute dans l’action militante, voire politique et dans la jonction avec d’autres formes de luttes.

Bonjour Samir, peux-tu nous parler de ton parcours politique ? Tu as notamment fait partie du Mouvement de l’immigration et des banlieues (Mib) dans les années 90. Quelle était la particularité de votre démarche politique dans les quartiers populaires ?
Le conflit avec la police a commencé très tôt, dans les année 88-89. Mais ce qui m’a construit en tant que militant s’est produit le 17 décembre 97. Abdelkader Bouziane a été tué par la brigade anti-criminalité. On n’était pas encore politisés, mais on a organisé des émeutes sur plusieurs jours, suite à son meurtre d’une balle derrière la tête. On connaissait la police, c’est-à-dire qu’on savait qu’ils étaient là pour nous faire mal et pas pour nous aider. On s’est organisés de la manière qui nous semblait la meilleure et celle que l’on connaissait : l’émeute.

Par la suite, on a rencontré des gens extérieurs au quartier : ils étaient du Mib. Ils nous ont expliqué que l’émeute c’était bien - une forme d’acte politique, efficace sur un court terme - mais que la meilleure manière de nous défendre dans un quartier, c’était de nous organiser entre nous, les habitants. Ils nous parlaient de l’autonomie et de l’auto-organisation : les meilleurs moyens selon eux pour parvenir à rétablir la vérité sur des crimes policiers sans laisser les « arabes et les noirs de service » (qui à l’époque étaient de S.O.S racisme) faire leur sale travail. Pour les contrecarrer et éviter la récupération, il fallait raconter notre propre histoire sur ces violences. Ils nous ont expliqué qu’ils ne le feraient pas à notre place, mais qu’ils allaient nous former et nous apporter une aide pour nous auto-organiser et parler de nos problèmes (rénovation urbaine, violences policières et racisme ambiant) de ces trente dernières années. C’est ce qui nous a amené à devenir amis avec eux. Et puis ils n’ont jamais condamné les émeutes. Au contraire, ils nous ont soutenus en affirmant que c’était des actes politiques. Mais pour eux insuffisants : il fallait leur donner une suite en faisant de la politique dans nos quartiers par l’éducation populaire. Nos quartiers ne sont pas des déserts politiques, il y a toujours eu des luttes et des mouvements autonomes, mais toujours étouffés par les supplétifs du parti socialiste et de la droite.

Peux-tu nous dresser le bilan de la situation politique dans les quartiers populaires actuellement.
Actuellement, la situation est désastreuse car nos quartiers sont abandonnés et criminalisés. Ils servent aux entraînements grandeur nature de la bac et de la brigade de sécurité territoriale, qui viennent foutre la merde. Dans les années 90, on disait que la police française était une police coloniale, mais maintenant on devrait plutôt parler de milices, protégées par leur insigne. Ce qui est aussi très clair aujourd’hui, c’est que, au-delà des arabes et des noirs qui subissent le racisme, c’est toute une population qui ici subit la précarité. Et la violence, elle, ne se cantonne plus aux quartiers populaires. Un exemple très concret, c’est la résistance des jeunes (et aussi des plus vieux) lors de la mobilisation contre la loi du travail : on a retrouvé dans les têtes de cortège les mêmes pratiques qui furent les nôtres ces dernières décennies. Quand j’ai vu tous ces gens résister ça m’a fait vachement plaisir. La solidarité et le rapport de force politique instaurés par la tête de cortège, ça ressemblait à ce qu’on faisait dans les quartiers. La tête de cortège ne se laissait pas « guider » par le gouvernement et la police - mais posait ses propres bases.
Tu parles de la brigade sécurité territoriale, peux-tu nous en dire plus ?
C’est un prolongement de la bac. Sauf que la bac c’était des gens sans cerveaux, les plus mal notés, ceux qui aimaient bien la bagarre. Mais aujourd’hui la brigade de sécurité territoriale est beaucoup plus violente car elle est plus politisée, tout en étant à la solde du gouvernement. Ils font la pluie et le beau temps. Si on leur dit de provoquer des débordements dans un quartier ils le feront. Ils sont plus efficaces que la bac car c’est une évolution de cette dernière. Les deux tiers de ces policiers sont syndiqués à Alliance qui est un syndicat plus proche de l’extrême droite que de la droite républicaine, ça donne une idée des policiers auxquels on doit faire face. Leur violence est mieux organisée, mieux couverte, et ils commettent plus d’exactions que la bac. On a atteint un degré de violence inimaginable ces dernières années.

Ce qui ne veut pas dire qu’on préfère la bac, juste que la BST est mieux équipée, mieux armée et aujourd’hui les jeunes des quartiers (comme ceux dans les manifestations) font face à des flics surarmés, qui font des dégâts considérables et massivement. Le Mili a fait l’année dernière un recensement des personnes blessées dans les manifestations [contre la loi travail] et grâce à ce collectif on a pu voir le degré de violence de la police dans un cadre de maintien de l’ordre. On ne parle pas de dizaine de personnes blessées, mais de centaines. Or cette violence, c’est le quotidien des quartiers populaires, qui subissent la violence maximale de l’État.

Tu as des liens étroits avec la famille d’Adama et tu les as aidé quand ils en avaient besoin. Peux-tu nous dire ce qui a changé avec le meurtre de ce jeune homme en ce début d’été ?
Beaumont redonne de l’espoir dans les quartiers populaires étant donné la manière dont-ils ont choisi de se battre, c’est-à-dire l’auto-organisation et l’autonomie, quand la famille a décidé dès le début de faire confiance aux amis, aux proches et aux habitants de Beaumont. C’est ce qui fait leur force aujourd’hui car personne ne leur dit ce qu’ils doivent faire, mais ils décident ensemble de la manière dont ils veulent organiser leur lutte. Il y a plusieurs exemples de victoires : le démantèlement des mensonges des gendarmes, très rapidement, qui a entraîné la mutation du procureur, et au-delà de ça le rapport de force qu’ils ont réussi à instaurer avec les autorités préfectorales, la mairie et le ministère de l’intérieur.
Qu’est ce qui selon toi diffère avec l’affaire de Théo ? La mobilisation de personnalités connues en banlieue, comme les rappeurs par exemple ?
Si tu me permets, quand tu parles des gens « connus dans les quartiers populaires », nous on appelle ça des « arabes et des noirs de service ». Je vais t’expliquer. Quand on parle de Dupont-Moretti [l’avocat de Théo], de quoi on parle ? On parle de son réseau et du parti socialiste, qui veulent faire en sorte que ça ne passe pas comme à Beaumont : on empêche les habitants, les proches de Théo et ses amis de parler avec les mots qui sont les leurs et de s’auto-organiser. Quand on laisse d’autres parler à la place des premiers concernés ça donne une dépossession de la parole. Quand on dit que les mots sont importants : on parle d’un acte criminel, d’un viol collectif, pas d’une simple « violence policière ». C’est un acte barbare et Théo le signale. Il y a aussi l’acte raciste : les insultes des policiers à son égard, « bamboula », « sale noir » et ça n’apparaît pas dans la bouche des gens qui sont censés être proche de sa famille.

Attention, quand je parle « d’arabes et de noirs de service » ça ne concerne pas les rappeurs, ou d’autres habitant des quartiers, mais bien de ces associations dîtes antiracistes qui sont en vérité du côté du parti socialiste lorsqu’il s’agit d’étouffer la parole des habitants. L’art et la manière d’étouffer les discours issus des quartiers. Je vais citer des noms d’associations car ça me paraît important. Par exemple, « AC le feu » ou le « Pas sans nous ». Ces deux organisations agissent main dans la main avec le parti socialiste pour déconstruire ce qui est construit dans nos quartiers. Et se proclament nos représentants alors qu’on ne les voit jamais. Par contre, ce qu’on voit c’est l’argent qu’ils touchent de l’État et qui doit servir à l’éducation populaire et qui est transformé à 100 % en salaires.

La position des rappeurs aujourd’hui est très bien. Elle m’évoque l’époque du Mib où les rappeurs s’étaient réunis pour faire la musique « 11 minutes 30 contre les lois racistes » et dont les fonds ont été reversés à 100 % au Mib pour imprimer des affiches et faire des journaux.

Ce sont les rappeurs qui se sont mis à la disposition des militants des quartiers pour qu’ils puissent continuer à fonctionner de manière autonome. Aujourd’hui, on a une nouvelle génération de rappeurs qui commence à relayer et à se mettre à disposition des familles et associations qui font un travail dans les quartiers. D’ailleurs, je tiens à rendre hommage aux rappeurs qui se sont toujours mis à disposition des quartiers comme Skalpel, la Scred Connexion, la Rumeur et par exemple à Bobigny j’ai vu Fianso du quartier de Blanc-Mesnil que je vois depuis plusieurs mois se déplacer dans les manifs contre les violences policières. Il parle des arabes, des noirs comme des blancs et ça fait plaisir. Le rappeur c’est le porte-voix de ceux qui bougent quotidiennement sur le terrain. Ils ont compris qu’ils étaient là pour relayer.

Les révoltes s’étendent en banlieue et de nombreuses manifestations ont lieu dans les centres villes plus aisés. On a l’impression qu’il y a des possibles jonctions qui commencent à surgir, mais qu’elles sont très fragiles, qu’en penses-tu ?
Fragiles, oui, car il y a un passif entre l’extrême gauche et les quartiers populaires. Sauf qu’avec la nouvelle génération, d’un point de vue personnel, je pense que ça se solidifie de plus en plus. Comme je le disais tout à l’heure, pendant le mouvement contre la loi travail, j’ai vu des choses qu’on n’a pas vu pendant les mouvements alter-mondialistes ou d’autres luttes où on était rejetés et pas considérés par les militants qui nous voyaient d’un point de vue paternaliste. Aujourd’hui, on a des vrais discussions et des alliances qui se constituent avec les milieux autonomes, antifascistes et les militants des quartiers populaires. Prenons un exemple, l’affaire d’Antonin [inculpé et incarcéré, accusé d’avoir participé à l’attaque d’une voiture de police durant le mouvement contre la loi travail] a été défendue par sa famille politique, mais aussi par des militants des quartiers populaires. C’est pas qu’une convergence par les mots, mais de terrain et il faut continuer à la nourrir. C’est ce que fait la nouvelle génération.
Samedi dernier, près de 5000 personnes se sont réunies à Bobigny pour Théo et toutes les victimes de la police. On y a vu à la fois des habitants de banlieue et des militants du centre-ville. Peut-on dire que la jonction s’opère dans l’action, pour l’instant ?
Je dirais que oui, d’après ce que j’ai pu voir. J’ai vu beaucoup de militants dits de la tête de cortège venir non seulement soutenir la famille Traoré, à Beaumont et à la manifestation du 5 novembre à Paris, et soutenir Théo suite à son agression. Pour revenir à la question de Bobigny, je suis heureux de ce que j’ai vu. Que ces soit disant petits blancs étaient là et criaient les mêmes slogans avec la même colère que les jeunes des quartiers et au moment où il y a eu cette colère qui a commencé à grimper suite aux provocations de la police qui était sur le pont et autour du parc du tribunal de Bobigny, j’ai vu quelque chose qui était pour moi très bien et je dirais magnifique : cette convergence, dans le respect des uns et des autres, face aux violences policières. Des gens qui avaient finalement l’impression de se connaître depuis longtemps. Notamment du fait de la question des violences policières, mais pas seulement : également sur la problématique de l’islamophobie, et de nombreux militants en ont parlé et en parlent sans évacuer le sujet. Voir des blancs, précaires ou pas, s’associer avec des jeunes des quartiers pour jeter des pierres, et prendre la police pour cible, ça m’a permis de rentrer chez moi avec le sourire.

Que penses-tu des jeunes communistes du 93 qui ont parlé dans les médias en expliquant que c’était des jeunes bobos parisiens qui ont déclenché les affrontements et qu’eux ont cherché à pacifier le rassemblement en dialoguant avec la police ?
Très clairement, c’est inadmissible. Je pense qu’ils auraient dû se taire et toutes les personnes présentes ont bien vu que ce n’était pas des bobos parisiens qui ont déclenché quoi que ce soit. Pour les communistes de Bobigny ce ne sont pas les policiers qui ont déclenché les affrontements. Mais moi je le dis : les jeunes des quartiers se sont déplacés, et ils ont répondu à la présence policière et à leurs provocations répétées. C’est ce qu’on nomme de l’auto-défense populaire. Si les porcs s’étaient bien tenus le rassemblement aurait été différent.
Qu’est ce qui selon toi permettrait de sortir d’une simple alliance émeutière en s’inscrivant dans une démarche stratégique sur le long terme ?
Tout d’abord, continuer les rencontres qu’il y a eu depuis le début de l’état d’urgence, faire de l’éducation populaire en respectant nos singularités et sans effacer l’histoire des uns et des autres. La nouvelle méthode qui a été mise en place suite aux attentats du 13 novembre par les manifestations sauvages qui sont très politiques doivent continuer de plus en plus, avec des militants des quartiers. Ils doivent absolument participer à ce genre de mobilisation. c’est comme ça qu’on apprendra à faire des rencontres qui nous rendrons plus fort sur le long terme. On a un exemple très récent qui est la tête de cortège. C’est un exemple de solidarité, de construction d’un rapport de force politique et d’autonomie, tout en incluant les revendications de chacun.

J’ai envie de rappeler un épisode qui m’a fait énormément plaisir, ces jeunes qu’on appelle les blancs bobos n’ont pas oublié un après-midi le rôle de la CGT dans nos quartiers et j’ai vu la tête de cortège ne pas se laisser faire en leur rentrant dedans. C’est cette indépendance de la nouvelle génération, qui n’a pas de maître que je trouve superbe. Quand la CGT a décidé de se mettre du côté de la police, pour nous, les quartiers populaires, vu ce qu’on a subi de la part de leurs chefs sociaux traîtres, ça faisait plaisir de voir des jeunes et moins jeunes refuser de collaborer avec ceux qui discutent avec les flics.

Pour revenir un peu plus sur les quartiers populaires et la vie politique. Tu disais que les quartiers ont eux aussi une histoire, une culture politique propre, mais aujourd’hui ça se traduit comment « faire de la politique » dans un quartier populaire ?
Par l’organisation autonome, en prenant soin de nos petits jeunes par le soutien scolaire, des activités, mais à travers aussi l’éducation politique. Il n’y a pas de distinction entre l’éducation populaire et l’éducation politique. Le meilleur exemple en France d’action du Mib c’est l’association Justice pour le Petit Bard qui a fait un travail sur le long terme, avec des jeunes, comme des vieux, en obtenant des victoires politiques par le rapport de force qui vient de la rue et non depuis les bureaux où les « arabes et noirs de service » font leur beurre. Personne ne s’est vendu. Tout est venu de la rue et du rapport de force que les habitants ont eux-mêmes construits à la base.

Dans ma ville à Dammarie-les-Lys, suite au meurtre d’Abdelkader on avait mis en place l’association Bouge qui Bouge, qui faisait un travail d’éducation populaire avec un mot d’ordre : ne jamais s’allier, ne jamais discuter, ne jamais s’asseoir à la table de ceux qui nous oppriment. Par exemple, une action qui avais été mise en place. On rentrait d’une manifestation et il y avait un bâtiment du quartier où on a demandé aux habitants si ils voulaient bien accrocher côté rue les banderoles qu’on avait utilisé. Ils ont tous répondu positivement et il y avait des messages pour la rénovation urbaine, contre les violences policières et le racisme. Ce qu’on a trouvé épatant, c’est que les habitants ont tous dit oui. Ils nous connaissaient car on aidait leurs enfants. Ils étaient tous heureux, encore aujourd’hui j’en ai des frissons. Il y avait un vrai lien avec les habitants.

J’aimerais bien que tu nous parles des différences que tu observes avec les émeutes de 2005 et les continuités qu’il y a également ?
Le changement qu’il y a avec 2005, c’est que les gens savaient que Zyed & Bouna avaient été poursuivis par la police et tué par cette dernière, mais la différence c’est que maintenant tout le monde sait très précisément pourquoi des pierres sont lancées. Les jeunes peuvent tous expliquer avec leurs mots qu’ils en ont marre des contrôles aux faciès, de voir leurs amis tués, à côté de ça ils voient des jeunes comme Bagui ou Anto et des centaines d’autres qui vont en prison pour leur conviction ou leur situation alors qu’ils n’ont commis aucun crime ou délit. Jeter une pierre c’est pas un délit, mais une conséquence des violences qu’ils subissent. Ce sont des prisonniers politiques, que tu sois d’un quartier et que tu manges pour ta situation ou que tu sois un militant extérieur qui les défend et qui prend pour ça.

Il y avait beaucoup de surenchère médiatique. Quand je dis aujourd’hui les jeunes savent pourquoi ils lancent des pierres, en 2005 les interviews de l’époque montrent que ça parlait de Zyed & Bouna sans préciser qu’il y avait une quotidienneté des pratiques criminelles de la part des policiers. L’émeute permet de nous construire sur le long terme, la violence politique débouche sur le long terme en capitalisant dans la construction de militants politiques par la diffusion d’une idéologie. Lorsqu’un quartier perd l’un des siens, il y a une méthodologie défensive qui se met en place par les rencontres. C’est un truc important quand on parle d’entraide et d’alliance. Un gars qui fait des études va échanger avec les militants des quartiers quand l’un va apporter du soutien scolaire à nos petits et que nous on apporte notre propre expérience et vision de la situation.

On n’a pas les mêmes méthodologies. Nous on est capable de créer des listes municipales, par le local, pour installer un rapport politique. Je parle bien de municipal et on sait que tout le monde n’est pas d’accord, mais ça nous permet de nous défendre localement. Dans certains quartiers, nos luttes étaient tellement fortes comme à Dammarie-les-Lys, qu’on a pas senti le besoin de créer une liste. On était sur le terrain tous les jours et on avait plus de pouvoir que l’adjoint au maire ou le maire lui-même. Une autre situation : à Toulouse ou à Lyon, des listes autonomes qui nous permettaient d’être connus et d’emmener nos revendications sur le tapis. Attention, on s’allie, on créé des convergences, mais jamais au détriment des histoires des uns et des autres. Au deuxième tour on s’efface et on va pas s’allier à ceux qui nous crachent dessus. Notre méthodologie permet de poser des questions dans le débat politique. Il y a un contrôle du début à la fin par les habitants ce qui nous donne une liberté du choix des thématiques.

Pour finir, on te propose d’exposer ton point de vue sur les élections.
Pour moi, l’idéal ce serait que ce que ce qui a été réussi ces dernières années permette d’appeler massivement à ne pas voter pour des gens qui ne nous considèrent pas et nous oppriment. Refaire comme les banquets contre l’état d’urgence de l’année dernière à Ménilmontant, créer des événements où on s’amuse en faisant des concerts, discuter, se rencontrer, pour ensuite s’organiser vraiment après les élections. J’espère qu’il y aura un taux d’abstention record et phénoménal. J’ai vu sur internet une phrase que j’ai bien aimé « génération ingouvernable » et qui m’a l’air d’être un slogan qui me plaît. C’est ce qu’on est, ingouvernable et on doit le montrer.

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