En Albanie, « d’après ce que je sais, il n’y a pas une guerre terrible », déclarait Gérard Collomb du temps où il était encore maire de Lyon. Il précisait cependant qu’il ne souhaitait pas que ces populations « meurent à la rue même si elles sont en situation irrégulière ». Pourtant, c’est bien à la rue que se retrouvent ces centaines de femmes, d’hommes et d’enfants – qui ne sont pas en situation irrégulière. C’est donc en plein coeur du fief du ministre de l’Intérieur, sur l’esplanade Nelson Mandela, « vitrine de la ville de demain », qu’un camp de demandeurs d’asile originaires des Balkans ne cesse de se déplacer et de se reformer au rythme des expulsions. Il y a quelques mois déjà, un autre camp situé près de la gare et composé de matelas et de cartons à même les dalles avait été expulsé sur ordre de la préfecture.
À contrepied de l’irresponsabilité de l’État et de la métropole, des logements vides sont squattés, des écoles occupées. A Villeurbanne, c’est une ancienne caserne de pompiers qui a été « réquisitionnée ». Etudiants, militants, habitants du quartier, enseignants, s’organisent pour ne pas laisser les gens à la rue.
Un reportage de France Timmermans, du Nouveau Jour J. [1]
[1] Un article sur ce mouvement d’occupation lyonnais a récemment été publié par Bastamag.