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Novembre
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Décembre
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Bonus
C’est sur l’espace d’un mur - vertical, solide, public, universellement visible - que le Pouvoir a commencé à brandir sa Parole et son Droit ; la loi a commencé à se publier sur les murs. C’est sur ce même espace que, pendant des siècles, on a enregistré les mesures, les prix, les règlements commerciaux.
C’est sur les murs que le temps, solaire et astronomique, est devenu mesurable, et c’est encore sur les murs que, depuis toujours, se sont conservés la mémoire du temps vécu, les noms des morts, leurs derniers mots. La même « chose » qui assurait à la ville (antique ou moderne) sa forme et sa réalité, a toujours été utilisée pour enregistrer son histoire, pour glorifier ses héros, pour célébrer le rosaire des noms du pouvoir et représenter la guirlande des empereurs, des gouverneurs, des rois et des dieux.
Mais la pierre des murs ne fut pas dépositaire des seules écritures et images officielles, grandiloquentes et pleines d’autorité : elle n’a cessé de recevoir les humeurs des peuples, les opinions des individus, les graffitis de protestation, d’acclamation, de rébellion, puis les chants et les louanges.
Si parmi toutes les choses le mur est la « chose politique » par excellence, c’est parce qu’il nous apprend que la ville n’est pas seulement un espace de vie commune mais aussi et surtout un espace de projection imaginaire partagé, [...] comme un immense organe de pierre, capable de multiplier l’expérience à l’infini, de transformer la ville en un kaléidoscope d’images, de sensations, de signes, mais aussi de tenir le registre de tout ce qui se pense et de tout ce qui se dit ; il amplifie nos sens, il en constitue une sorte d’extension prosthétique. [...] C’est pourquoi les inscriptions murales de toutes les époques offrent une forme de tatouage spirituel, le premier signe à travers lequel une époque inscrit sa présence et la réfléchit.
Depuis 2016, l’excellent blog La rue ou rien recense les tags qui fleurissent dans l’espace public francophone. Pour clore cette année 2018, ils ont sélectionné pour lundimatin 25 messages qui permettent de retracer l’année écoulée et de rendre hommage au premier parti de France : la rue.