L’épreuve Divines

Banlieues et perceptions

paru dans lundimatin#111, le 17 juillet 2017

Je suis une source intarissable d’hérésie. N’en connaissant aucune, je les confesse toutes. - Tsvetaeva

« Ce qui m’intéresse c’est le contraste, parce que la thématique du film c’est le combat qu’on mène contre soi-même ». Houda Benyamina enchaîne sur son premier film : « Je cherchais absolument l’obscurité, la lumière, c’était un peu un mot d’ordre à tout le monde [de l’équipe] ». À Cannes, aux Césars, les récompenses pleuvent sur ce film, encensé (à de rares exceptions près) par les médias.

Dans les réserves émises on reproche à Benyamina l’overdose de sensationnel banlieusard. On peut commencer par le mot banlieue, puisque qu’elle se réapproprie le mot : « On nous a beaucoup reproché d’être le énième film de banlieue alors que le énième film parisien ne dérange personne, alors aujourd’hui je n’ai plus envie de me défendre. (…) Oui, c’est un film de banlieue puisque ça se passe en banlieue ! ». Tiens d’ailleurs à la base, c’est ce qui m’a poussée à regarder ce film : retrouver une intimité avec un monde mis à part.

On peut parler d’une perception urbaine martelée autour de nous (dans les médias, le discours politicien, les croyances de celles et ceux qui n’y vivent pas) et en nous. Pas besoin de traités de sociologie pour ressentir, des contours de nos quartiers, la charge des mots utilisés, repris ou bien contestés par nous. Difficile de parler de banlieue sans sous-entendu idéologique ni zone d’ombre, des bidonvilles aux cités de transit, en passant par les grands ensembles, les quartiers populaires, les ZUP [1]. Faut choisir, alors banlieue comme lieu du ban cernera une expérience urbaine et sociale, et donc politique.

Pour secouer les lieux communs où des images de déserts et de masses mystifient des rues et des vies entières, je vais cartographier vite fait l’urbanisation que je connais. Une parmi tant d’autres, on est d’accord, c’est une tentative d’objecter un peu une sensibilité banlieusarde. En matant le clip de Dooums pour Adama [2] et Les Misérables de Ladj Ly, je me suis dit qu’il y a de la hauteur à prendre pour explorer de nouveaux angles de résistance avec les drones. Tout se détourne, surtout l’arme de l’ennemi.

Avec quelques fermes gallo-romaines éparpillées dans le sous-sol, l’histoire fait sortir de terre un château moyenâgeux, puis paf la Révolution et le lieu est promu chef-lieu du canton. L’Empire voisin s’en mêle et la zone devient allemande quelque temps. Immigration oblige pour l’usine PSA, un urbaniste est nommé en chef fissa, et une ZUP sort de terre un millénaire après le château ; les tours HLM tutoient de loin ses ardoises. Sans surprise, la ville fusionne avec la grosse ville à quelques kilomètres de là, à l’ouest, elle devient un quartier. Elle décroche assez vite les labels Zone d’Éducation Prioritaire puis Zone Urbaine Sensible. Les grands projets de ville gomment les pires immeubles et repeignent les façades des autres parce que c’est sûr, ça fait plus joli. Les drones d’aujourd’hui peuvent survoler un quartier cerné aux entournures : des autoroutes, une zone franche avec commerces et bureaux, deux hôpitaux, deux campus, une prison, un terrain de golf... Bientôt les anciens jardins ouvriers laisseront place à une ferme bio-pédagogique où des bougres en « insertion » bosseront en quasi-esclaves. Et comme dans Divines, le quartier a droit à son centre d’arts vivants, une sorte de boîte à musique dans un scaphandre doré, parachutée en plein milieu des HLM après la mise en circuit d’un réseau de transport (une sorte d’hybride chelou tram-bus). Bon, tu captes assez vite l’arnaque quand tes darons t’annoncent qu’Alpha Blondy y passe mais dommage, pas de thunes pour y aller.

Finalement ce quartier, c’est une réalité fracassante de la ville-usine comme le pensent les opéraïstes [3]. La question des formes de travail ne se pose même pas. L’urbanisation est une mécanique des fluides où tout le monde est policé, mis au pas du taf - qu’on bosse ou pas, qu’on soit à l’école, qu’on vende au marché, qu’on deale, qu’on berce sa famille, qu’on cultive sa parcelle de jardin... Ici comme ailleurs c’est l’usine sociale et à travers l’usine PSA les riches étendent leur pouvoir en-dehors des murs gris, nos vies se retrouvent usinées.

L’enfance s’en fout elle, et les étés commencent à la piscine du quartier où on copine avec les filles des manouches. Puis une fois, quand je me penche à la fenêtre ça sent le cramé, un mythe fondateur braque le présent : deux jeunes poursuivis par les keufs échouent en moto deux rues plus loin, le chiffon qui bouche le réservoir saute, l’essence s’échappe et ils brûlent en sorcières contemporaines, comptant pour rien. Les fleurs du carrefour vont nous héler tous les jours sur le chemin du collège [4]. Quand je dis mythe je pense forcément à Zyed, Bouna et Muhittin, comment penser l’impensable banalisé, et c’est assez cheum à dire, les classes moyennes n’ont pas aiguisé leurs perceptions là-dessus après les attentats en centre-ville (comme les Nuits Debout l’ont montré). Le drame devient un mythe quand le présent le porte, lui fait traverser la mémoire collective, quand il souffle sur le feu de nos révoltes et ressurgit sur les banderoles, les ondes, les murs, les chansons. Le mythe conjure le sort d’un oubli de plus. Comme les autres, comme Morad Touât [5], ils ne seront jamais morts pour rien. Une fois, dans un de ces lieux d’incarcération où échouent les vivant·e·s qu’il reste, le passé me tombe dessus, je me retrouve avec le frère d’un des deux morts dont je parlais. Le hasard m’a appris récemment qu’il y est toujours captif, plus de dix ans après.

J’imagine qu’on est plein, viveurs viveuses de quartiers populaires (actuel·le·s ou ancien·ne·s peu importe. Comme l’enfance ils nous habitent et cette perception n’est pas géolocalisable [6]) à se demander comment parler sans trahir nos réalités ? Et d’abord est-ce qu’on doit en parler ? « La rage, elle peut aussi se traduire par le refus de parler » [7]. Pour revenir à Divines, Benyamina a fait le choix de s’engager dans le monde en s’emparant du cinéma : « Ce que j’ai voulu avant tout, c’était de dépeindre une humanité, un constat sociétal aussi, familial, politique, mon film il est un peu tout ça ». Mais sur sa volonté d’imager le monde elle se contredit assez vite [8] : « Je voulais pas faire un film réaliste, je voulais vraiment décoller, et aller vers une forme un peu onirique  », et «  j’avais envie qu’on décolle, qu’il y a aussi une vérité qu’on ne voit pas  ».

Comme la neutralité est impossible et que «  la vérité n’est jamais politiquement indifférente ou inutile » [9], on peut se poser des questions sur les vérités mises en scène, enfin si on peut dire ça. Dans les premières minutes, Benyamina capture en snaps les vedettes de sa tragédie [10] : s’ensuivent les trajectoires de Dounia et Maimouna, survoltées par leur adoration du dieu Money Money Money. On finit en parabole sur la vertu d’un travail ’honnête’ : à la sueur de tes muscles (tatoués) tu t’en sortiras ; si tu dévies, tu paieras cher... à grand renfort de pyrotechnie et d’émeutes sinon c’est pas drôle meuf.

Et pourtant, ça commence fort : pas besoin d’avoir lu Bourdieu pour kiffer comment au début Dounia claque la porte à l’arnaque républicaine, l’École. Dans cette scène puissante par rapport au reste, elle force sur le masque pour mieux l’arracher. On n’est pas fous, le lycée c’est de la merde, alors merde partout.

Ensuite Houda se la joue triste sorcière de son temps et se met à confesser à l’Inquisiteur tous les fantasmes qu’il veut voir projetés en grand écran, genre pornographie des cités. Même Chouchou de la place Clichy fait partie du show [11], par ici la Course-Poursuite, par là le Camp de Rroms (les pauvres des pauvres, comme dit Oulaya qui joue Dounia), sans oublier l’Émeute. Trop de sensible tue le sensible et dans ce désert d’images il ne reste plus que la carcasse du sensationnel. Mais ça va, ça va, on nous a épargné les tournantes (ben ouais, Reda aurait pu appeler ses potes tant qu’à faire).

La banlieue dont Houda nous montre toujours les mêmes tours, c’est un décor taillé sur démesure pour le biz des héroïnes. C’est un lieu sans enfant, sans vieux, un drôle de Banlieueland :

« - C’est intéressant de voir qu’à d’autres temps on disait que certains quartiers populaires fourmillaient de gens. C’est plutôt l’inverse, c’est qu’il y avait un trop-plein de gens, que ça fourmillait, que c’était la masse, donc là on est plus, dans certains cas, dans une logique de vide total, comme si ils n’existaient pas.

  • Avec des mots totalement creux comme les jeunes par exemple, qui ne veut pas dire grand-chose finalement.

- (...) On croirait, à lire certains articles ou écouter certains discours, que les quartiers ne sont composés que de jeunes. » [12]

Un truc frappant : Divines marche dans les traces de Frère Emmanuel. C’est sûr, Dounia fait preuve d’une belle fibre entrepreneuriale [13], comme la caïda du quartier :

Rebecca : - Pourquoi les pauvres ils restent pauvres à ton avis ?

Rebecca : - Nan c’est parce que un pauvre, il ose pas. Il faut oser être riche.

Pour Houda, Rebecca aurait certainement fait l’ENA ou une HEC dans un autre contexte social : «  c’est une femme d’affaires en fait, avec une vision  ». Y a pas que des cafards en banlieue, y a des winneuses aussi. Enfin pas trop quand même, les raccourcis illicites sont mal vus, le dieu de la Win ne pardonne pas et seule la trime, la vraie, paie. Et là on se dit : merci Macron ! Souvenez-vous, c’était sur le plateau de Mediapart [14] avant la consécration :

« Allez à Stains expliquer aux jeunes qui font Uber de manière volontaire qu’il vaut mieux aller tenir les murs ou dealer. (…) Les quartiers où Uber embauche, ce sont des quartiers où nous, on ne sait rien leur offrir. (…) Et la réalité c’est qu’en effet, ils travaillent 60 ou 70 heures pour toucher le smic. Mais ils entrent dans la dignité, (…) ils mettent un costume, une cravate... Qu’est-ce qu’on leur a offert de mieux depuis 30 ans ? ».

Mais bien sûr. « C’est ça ou rien. On va pas faire la fine bouche non plus » [15]. À Clichy-sous-Bois, Mohammed Sabri prêche la bonne parole de Jacques Attali [16] dans une association pour la création d’entreprise, Planète Adam (on notera la référence biblique...). En Rebecca qui vous veut du bien, il deale du rêve de patronat aux jeunes, dont certains d’entre eux embrasaient sûrement les non-lieux de leur existence une décennie avant. Alors à ceux, celles qui se posent encore cette question cuisante : mais pourquoi sont-ils aussi enragés ? Sabri vous répond : c’est l’emploi qui est en panne ! Et de dégainer le précepte attalien : n’attends pas que la solution vienne d’en-haut, bouge-toi et deviens ton propre patron.

Ose, comme dit Rebecca.

Ose te faire uberiser la gueule plutôt que cramer des caisses.

Ce que je trouve pervers chez Houda Benyamina, c’est le rôle de grande sœur qu’elle assume, en esthétisant dans un même mouvement morale et fascination d’une jeunesse dont elle se distancie clairement. Elle pense apporter une vérité, et quelles vérités ? Ses choix narratifs se précipitent dans une chute répressive : ses personnages, « immorales » sauf un (le « beau danseur blanc »), palme d’or à Dounia, y sont salement éprouvées. L’Émeute se prend un bon retour de tonfa, comme un écho de cette remarque douteuse de Debord sur un guet-apens contre des pompiers à Montfermeil :

« Mais attaquer des pompiers, cela ne s’est jamais fait quand Paris existait ; et je ne sais même pas si cela se fait à Washington ou à Moscou. C’est l’expression achevée, et pratique, de la dissolution de tous les liens sociaux. » [17]

(Allez... Je sais pas mais, peut-être qu’il a souri dans sa tombe quand en 2005, les révoltés détournent les images télévisées pour dialoguer en actes aux quatre coins de la France, et faire circuler l’énergie du combat en mode agon...)

Une réalité dépasse cette fiction pour un des frères Traoré : le 22 avril dernier [18], il nous raconte comment les pompiers ont lâché les habitant.e.s de Beaumont face à l’incendie d’un bus sur le point de s’étendre aux habitations. Ok Houda, pour cette vérité-là.

En novembre 2005, quelques années d’asphyxie [19] républicaine en plus détournent Houda (et d’autres) des jeunes combattants :

« Tout le combat, en l’occurrence, de ce film, c’est de dépasser l’émotion et d’amener une pensée. C’est ce qu’il y n’a pas eu après les émeutes de 2005. Il y a eu mai 68, il y a eu un avant, il y a eu un après. Il y a eu un avant 2005 : il n’y a pas eu d’après. Il n’y a pas eu d’intelligentsia qui a repris cette colère. Elle est reste sans écho, c’est une colère qui aurait pu se transformer en révolte, ça n’a pas été le cas, et moi c’est ce que je questionne dans mon film » [20]

Il y a dans l’air comme un retournement de situation. « Ceux qui déplorent et blâment le caractère sauvage des révoltes de 2005 feraient mieux de prendre la question dans l’autre sens : le discours idéologique républicain a anesthésié toute culture de la révolte » doit le rappeler Dell’Umbria, et aussi : « la tranche d’âge des révoltés était plutôt large : ça allait de gamins de 12 ans jusqu’aux grands frères trentenaires. Si les « grands frères » sont supposés calmer les plus jeunes, il peut aussi arriver qu’ils les fassent bénéficier de leur propre expérience dans l’affrontement avec les flics… ». Et autre lieu même rage tactique, en 2007 :

« La révolte de Villiers-le-Bel avait opéré un saut qualitatif : outre la grande variété de bâtiments incendiés (écoles, Mac Donald, concessionnaires auto, Assedic, postes de police, bibliothèque – peut-être avait-elle dans ses rayons un exemplaire de La racaille… ?), les révoltés avaient fait preuve d’un sens certain de l’organisation (guetteurs sur les toits communiquant par téléphones portables les mouvements de l’ennemi, talkies-walkies branchés sur la fréquence de la police, groupes très mobiles obéissant manifestement à une tactique étudiée…). Ils avaient aussi assuré un niveau de violence inédit en arrosant les CRS au fusil de chasse. Villiers-le-Bel montre cependant qu’il arrive un moment où l’affrontement devient difficile à assumer sur place, dans la cité. » [21]

Le projecteur braqué par Houda sur la banlieue est une arme d’invisibilisation massive de tout ça, et d’autres choses qu’un livre ne suffirait pas à décrire. Elle fait porter à des meufs le costume du jeune-de-banlieue dealer, déviant, tout ce que tu veux. Tout ce que tu ne peux même pas imaginer parce que au-delà de l’enfer, il y a nous. Sales gosses des frigos vides, sales gosses des courants d’air. Il nous reste à désaper l’image, et saper le discours sociologique kéblo sur le mot discrimination, le discours économique kéblo sur le mot uberisation. De toute façon nous sommes en délit d’existence (j’ai mal à la vie, comme chante Dooums). Et pour reprendre Mounsi [22] la plus grande effraction, c’est celle de l’intelligence, des perceptions. Face à Houda Benyamina, c’est une échappée fracassante en-dehors du spectacle qu’elle montre.

Il y a vingt piges avec La Haine, Mathieu Kassovitz s’attend à faire effraction dans la morne réalité bourgeoise du cinéma : « On me pose des questions tellement bizarres ! Pourquoi faites-vous un film sur les bavures policières ? Ça me paraît tellement évident de s’y intéresser ! Est-ce qu’on demande aux autres pourquoi ils font un cinéma qui est tout sauf social ? » [23]. Pourtant il écarte toute dimension politique et voit vraiment pas, mais vraiment pas aux côtés de qui il pourrait s’engager parce que son film, un peu comme celui de Benyamina, « c’est une fiction très travaillée, pas un reportage sur la vie des cités » [24]. Après côté punchlines, enfin répliques comme on disait à l’époque, ça n’empêchait pas d’envoyer du lourd.

Je vais revenir sur l’asphyxie pour ne pas finir. Il n’y a pas que le fantasme de la réussite d’étouffant, où «  c’est comme le deal : beaucoup d’appelé·e·s mais peu d’élu·e·s » [25]. Le fantasme d’une coalition totos-jeunes-de-banlieues détient sa part d’asphyxiant aussi. Parce que déjà, une pratique autonome en banlieue a cours depuis longtemps, qui peut difficilement s’exposer pour recevoir une reconnaissance « politique » classique, et qui s’en bat d’ailleurs en vérité... Évidemment pour des raisons répressives : « c’est une chose d’aller casser quelques vitrines en fin de manif, à des centaines de kilomètres de chez soi, et de rentrer tranquille à la maison, c’en est une autre de blesser une centaine de flics juste en bas de son immeuble… Dans ce dernier cas, le retour de bâton est sans pitié… » [26]. La force autonome se nourrit d’une composition fragmentaire des personnes, des lieux, facilitant la circulation et l’esquive, enfin la plupart du temps. L’espace du quartier, sa faiblesse et en même temps sa force, c’est sa condensation.

On a parlé perceptions, il reste des chapitres entiers de l’histoire à écrire en terme de perspectives communes. Et donc ouais : si ça vous dit on continue d’affûter nos perceptions ensemble et de reprendre le récit de nos vies. L’avenir ça s’écrie à plusieurs, à pleins poumons.

[1Écouter là-dessus une émission récente de Quartiers Libres, Mots et Quartiers : https://quartierslibres.wordpress.com/2017/05/03/emisssion-radio-quartiers-libres-mots-et-quartiers-avec-pierre-tevanian/

[3http://revueperiode.net/retour-de-lusine-le-territoire-larchitecture-les-ouvriers-et-le-capital/#identifier_1_4636 et les idées de Leopoldina Fortunati (L’Arcano de la Reproduzione : Casalinghe, Prostitute, Operai e Capitale), Mario Tronti (Operai e Capitale), Silvia Federici (Caliban et la Sorcière).

[4Sans frère c’est plus difficile de percevoir cette réalité. Les fleurs sont toujours là en tout cas.

[5Sur www.rfpp.net/spip.php?article585 : sa mère nous raconte la mort de son fils de 16 ans, l’épilogue mortel d’une poursuite par les keufs le 5 avril 2014 à Font-Vert à Marseille.

[6En parlant de ça, dans l’émission Mots et Quartiers il n’est pas seulement question de « territoire » d’exception mais de corps, soumis au-delà de tout espace-temps : le corps d’exception, voir Sidi Mohamed Barkat.

[8Dans l’émission spéciale Divines sur France Culture du 29/08/2016

[9Foucault dans la préface de L’Affaire Mirval ou comment le récit abolit le crime, P. Cruau, 1976. « Plutôt que de se laisser prendre encore une fois aux débats sur l’idéologie, la théorie et la pratique, et si la tâche politique de maintenant n’était pas de produire de la vérité, de l’objecter partout où c’est possible, d’en faire un point de résistance irréductible ?  ». Assa Traoré pose un acte fort dans ce sens quand elle a écrit Lettre à Adama.

[10C’est comme ça que Houda envisage son film, comme une tragédie, musique sacrée à l’appui.

[12À écouter dans l’émission Mots et Quartiers.

[13C’est les mots d’un mec d’Aulnay qui essaie de s’auto-convaincre que «  l’uberisation de la société aujourd’hui, c’est ce qu’il se fait de mieux  » devant le bus bleu de recrutement avec fanions, garé sur le parking même de l’usine Peugeot-Citroën fermée en 2014 : www.franceculture.fr/emissions/lsd-la-serie-documentaire/le-salariat-nest-pas-mort-il-bouge-encore-24-tous-patrons

[16Pour ceux et celles qui connaissent pas, on en tient un bon : www.attali.com

[17« Je pense que tu as noté un fait qui a été cité très vite, peu de jours après l’affrontement du pont de l’Alma. Les pompiers appelés à Montfermeil sous le prétexte d’un faux incendie sont en fait tombés dans un guet-apens, où on les attendait avec des pavés et des barres de fer. Nos vieilles chansons témoignent qu’il est après tout normal, quand on est trop dans le besoin, de “crever la panse et la sacoche” d’un contrôleur des omnibus ». Cf. Jean-François Martos, Correspondance avec Guy Debord, 1998, p.137, ou https://comptoir.org/2015/03/23/guy-debord-reac-ou-revolutionnaire/

[18À la Bourse du Travail près de République, pendant un meeting de solidarité pour Bagui Traoré, nouvelle figure du prisonnier politique, le 22 avril 2017.

[19Je fais circuler ce mot juste d’Assa Traoré.

[20Dans l’émission spéciale Divines sur France Culture du 29/08/2016.

[21Voir la postface de la réédition castellane de C’est de la Racaille ? Eh bien, j’en suis ! d’Alèssi Dell’Umbria sur https://infokiosques.net/lire.php?id_article=786

[24«  Si on n’assume pas quand on est écrivain ou artiste une mise en question des systèmes de pouvoir, on est repris tout de suite par les systèmes de la bourgeoisie, et à ce moment-là on fait une œuvre inauthentique », écouter Geoffroy de Lagasnerie dans cette émission : www.groupe-louise-michel.org/IMG/mp3/17_05_09_penser_monde_mauvais.mp3

[26Pareil.

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