Garde à vue à ciel ouvert - Lyon, 2010

lundimatin a évoqué à plusieurs reprises la technique de maintien de l’ordre dite du « kettling » (ou nasse) - utilisée notamment à Paris contre les récentes manifestations. Un précédent : Lyon, octobre 2010.

paru dans lundimatin#66, le 22 juin 2016

A Lyon il semble planer comme un spectre sur les manifestations contre la Loi Travail (et leur « gestion » par les forces de l’ordre ») : celui du précédent mouvement social, en 2010 contre la réforme des retraites. Tout dans le dispositif policier (sa démesure et sa violence) semble dicté par la crainte de revivre ce qu’il s’était passé il y a 6 ans : les « incidents », les « débordements », qui avaient été mis sur le dos, à l’époque, des lycéens des banlieues lyonnaises.

En effet, la Presqu’île de Lyon, d’ordinaire si calme, si bourgeoise, avait alors été le théâtre de manifestations sauvages, mais aussi de nombreux affrontements entre jeunes manifestants et policiers, qui avaient notamment culminé lors de l’énorme manifestation syndicale du 19 octobre 2010. Une tête de cortège (déjà !), composée majoritairement de lycéens, avait gagné au pas de course la place Bellecour, provoquant de longues échauffourées entre police et manifestants et le pillage d’une partie de la rue Victor Hugo. Un hélicoptère avait été dépêché, ainsi qu’une équipe du GIPN. Deux jours plus tard, une manifestation partait cette fois de la place Bellecour. Vengeance, ou nouvelle technique de maintien de l’ordre ? Les forces de l’ordre avaient scindé le cortège en deux (avant même son départ) et « détenu » 700 manifestants enfermés pendant 7h sur cette place : la fameuse technique du « kettling » (ou de la « nasse »), que l’on a vu utilisée à plusieurs reprises ces derniers mois (notamment à Paris).

Dans les jours qui ont suivi cette opération de police, « de nombreuses personnes et organisations se sont réunies pour dénoncer cette violation des droits fondamentaux, pour soutenir les victimes et les accompagner » : « Le collectif du 21 octobre est né ! ». Accompagnés par ce collectif, 35 plaignants (dont 19 organisations syndicales et politiques) se sont constituées parties civiles dans le cadre d’une plainte déposée devant le procureur en juillet 2011.

Le document qui suit, qui nous a été envoyé par le collectif, revient sur ce dispositif de maintien de l’ordre et le déroulé de cette démarche judiciaire.

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