#GILETSJAUNES 1er décembre, le Tour de France

Parce qu’il n’y a pas que Paris dans la vie

paru dans lundimatin#168, le 7 décembre 2018

Ce dimanche, le décalage entre ce que relatait la presse nationale à propos des événements du samedi et les informations qui circulaient sur les réseaux sociaux nous a semblé délirant. Particulièrement en ce qui concerne « la province ». Alors que de nombreuses personnes faisaient référence à des situations inédites, ces dernières étaient occultées par la dégradation d’un moulage en plâtre dans l’Arc de Triomphe.
Nous avons donc lancé, dimanche midi, un appel à témoignages. De nombreux Gilets Jaunes lecteurs de lundimatin nous ont répondus. Nous avons décidé de laisser leurs témoignages tels quels. Les événements à Bordeaux, Toulouse et le Pouzin, nous ont paru suffisamment inédits pour que nous leur consacrions des articles à part. Ci-dessous vous retrouverez des récits concernant d’autres villes. Et en toute fin d’article, des extraits de la presse régionale.
Cette recension ne fait que commencer. Vous qui participez aux actions des GJs, n’hésitez pas à nous envoyer des compléments d’informations.

BORDEAUX
Voir notre article dédié.

TOULOUSE
Voir notre article dédié.

POUZIN
Voir notre article dédié.

MARSEILLE
Voir notre article dédié.

TOURS
[1er témoignage]
Bonjour à tous, à Tours ce fut complètement dingue. A 14h, les gens étaient tranquilles, nombreux (difficile de compter dans la mesure ou tout le monde était dispersé sur la place Jean Jaurès, l’avenue Grammond et le boulevard heurteloup) et semblaient vouloir partir en cortège vers la rue Nationale. A 14h15, l’entrée de la rue Nationale est bloquée par les flics, et ça gaze. Je vous raconte pas la panique. La circulation n’est que partiellement bloquée, quelques bagnoles passent jusqu’à 15h, résultat, un conducteur visiblement en colère a faillit renverser des manifestants. Les gens restent sur place, refusent de se disperser, reculent, avancent. Il y a peu de slogans, c’est même d’ailleurs étonnement calme. Très vite, je vois des blessés, un homme la cinquantaine s’est pris un palet de lacrymo à l’aine (la semaine d’avant c’était un camarade), un jeune avec la bouche en sang, les flics mettent en joug des manifestants. Certains d’entre eux visent les flics avec des bombes de peinture. Vers 15h, les lacrymo n’ayant aucun effet, ils lancent des LBD 40 (le remplaçant du flashball), et un camarade qui me rejoint me dit avoir vu un gars avec la main en sang. Les flics tiennent la position au moins jusqu’à 17h quand je pars, complètement choquée par ce que j’ai vu. La Rotative fait état d’une trentaine de blessés, la pref dit 20 chez les manifestants et 15 chez les flics. Elle confirme aussi 9 interpellations. Pour sur les ordres de la préfète ont été complètement cons, et visaient à faire dégénérer une manif qui n’avait rien d’énervé à 14h. Bref je vous joint l’article de la Rotative, il est surement plus factuel. Bonne journée et bon courage !

[second témoignage]
Pour ma part, voici ce que j’ai vu :

  • je suis arrivé sur la place Jean-Jaurès, où se trouve l’hôtel de ville et où s’étaient rassemblés les manifestants, vers 14h15. La place était déjà saturée de lacrymo
  • un peu plus d’une trentaine de policiers bloquaient l’accès à la rue Nationale, principale artère commerçante de la ville
  • les gilets jaunes s’approchaient, puis étaient repoussés par des tirs de lacrymo, revenaient, et ainsi de suite
  • d’autres gilets jaunes sont arrivés derrière les policiers, qui se sont retrouvés encerclés. Là des renforts sont arrivés par la rue Nationale, et des grenades assourdissantes ont été tirées
  • s’agissant des blessés, j’ai vu un type d’une vingtaine d’années qui crachait du sang, et un autre se faire transporter par des manifestants, à l’horizontale, jusqu’à la terrasse où se trouvaient les médics. Je n’ai pas vu son état.
  • dans la manif, pas mal d’hommes et de femmes entre 25 et 80 ans, quelques jeunes du quartier populaire d’à côté, pas de drapeaux syndicaux, pas de slogan sauf « Macron démission » qui retentissait parfois. Les personnes présentes n’étaient pas celles que l’on voit dans les cortèges syndicaux habituels
    (même si j’ai pu reconnaître quelques habitués des manifs)
  • les décos de Noël ont servi de projectiles sur les flics, ainsi que des barrières de chantier utilisées comme protection et sur lesquelles on pouvait lire « à bas l’Etat »
  • le mouvement a commencé à se clairsemer vers 16h, je suis parti une heure plus tard. De chez moi à 1km de là, j’entendais encore le bruit des grenades assourdissantes

[3e témoignage]
le nombre de grenades GLI-F4 lancé était de l’ordre de plusieurs dizaines, ce qui ne s’est jamais vu à Tours, et devant une foule d’un millier de personnes qui est globalement restée extrêmement calme. On a une trentaine de blessés, dont une main arrachée une part très importante des participants étaient novices en terme de manif et sont ultra choqués par cette charge hallucinante. Les discours pro-police, encore très présents parmi les gilets jaunes il y a encore quelques jours, se font de + en + discret...
A noter que l’extrême-droite, peu organisée chez nous, est faiblement présente sur les manifs et n’est pas présente parmi les « leaders » locaux .
Malheureusement, on peut dire exactement la même chose du côté autonome.

RENNES
Blocage du Centre national de Traitement des infractions routières. Vendredi soir. Après évacuation par les forces de l’ordre, blocage du centre des impôts avec installation de barricades, présence des Gilets Jaunes jusqu’à évacuation. Un premier rassemblement samedi à 11h place de la mairie réunissant 300 personnes pour un départ en manifestation. Jonction cortège syndical avec celui des Gilets jaunes. Second rdv à 14h, manifestation en ville toute la journée, en traversant 2 centres commerciaux. 500 personnes environ.

NANTES
Bonjour,
Je souhaitais réagir à propos du reccueil des manifs de samedi, j’étais à celle de Nantes. Je vous envoie le résumé de Nantes révoltée qui est partciulièrment bien fait, il me semble. Il faut lire aussi le compte rendu des streets médics de Nantes qui donne des infos plus précises sur le parcours de la manif.
Bonne continuation à vous, merci d’être là

Selon Nantes Révoltée, donc :

A Nantes, dès ce matin, des centaines de gilets jaunes ont convergé vers l’aéroport, au sud de la ville, sous une pluie glaciale et ininterrompue pour organiser un blocage. Alors qu’un rond point est barré, des péages du parking tenu par la multinationale Vinci sont ouverts. Une poignée d’irréductibles parviennent à envahir le tarmac de la zone hyper sécurisée. Deux heures plus tard, alors que des renforts sont arrivés, nouveau coup d’éclat : le tarmac est envahi au pas de course, par des dizaines de « gilets jaunes » qui ont réussi à forcer le grillage qui entoure les pistes. Plusieurs avions sont cloués au sol. Mais il est déjà l’heure de défiler dans le centre-ville. Vers 13H, autour de 1500 personnes vont partir dans les bourrasques depuis la préfecture, emmenés par des slogans contre le gouvernement et le capitalisme. Le mot d’ordre du jour ? « Macron démission ». Alors que la plupart des forces de répression sont concentrées à Paris, Nantes continue à subir un régime spécial. Plusieurs compagnies de gendarmes et de policiers cagoulés ont été déployées dans la ville, et vont attaquer inlassablement le défilé, pourtant calme. Précision importante : contrairement à certaines scènes vues à Paris, il n’y a pas, à Nantes, la moindre présence de l’extrême droite. En dehors de celle qui porte des uniformes.

Des barrages de gendarmes tentent d’empêcher le cortège d’avancer, en tirant des pluies de grenades lacrymogènes, et en chargeant les premières lignes. Ces agressions décuplent la colère, et différents groupes vont s’éparpiller partout dans le centre-ville, du marché de Noël à la gare jusqu’aux rues abritant les boutiques de luxe, en criant « Nantes, debout, soulève toi ». Partout, la police gaze, frappe, attaque. A la tombée de la nuit, les gendarmes noient la Place du Bouffay de lacrymogènes. Les déambulations auront duré plusieurs heures, et renforcé la révolte. La remarque judicieuse d’une personne qui manifestait pour la première fois : « ah, mais ça sert a rien d’être pacifique en fait ! ». Deux interpellations gratuites et brutales sont à déplorer. Devant la Préfecture, une partie des manifestants est nassée et chargée, et une personne est gravement blessée au visage par un tir. Malgré la météo, des groupes trouvaient encore l’énergie de retourner bloquer la zone aéroportuaire dans la nuit en allumant des barricades sur la route. D’autres revenaient braver la police dans le centre-ville. Le gouvernement a du sang sur les mains : des dizaines de personnes ont été gravement blessées et mutilées par la police aujourd’hui.. Des centaines de manifestants ont été arrêtés. Un vent tenace de révolte souffle sur la France. Tout commence !

LYON
Aux péages de l’A42 et du périph payant (très cher) Téo de Lyon, opération péage gratuit, haie d’honneur aux automobilistes qui klaxonnent en soutien, gilets jaunes de tous âges, genre et styles, pas très nombreux mais plutôt joyeux. Pas vu les évènements à Lyon même mais apparemment "quelques échauffourées" place Bellecour au centre de Lyon où des "casseurs" ont "provoqué les CRS" (ont déplacé des barrières, il parait que c’est de la casse) et se sont fait copieusement gazer. D’après les médias les gilets jaunes étaient 400. Y’a pas eu grand chose sur Lyon depuis le début.

SAINT-NAZAIRE
A saint nazaire on occupe une ancienne sous prefecture avec les gilets jaunes, ça s’appelle la maison du peuple de Saint-Nazaire et alentours. On bloque le port et la raffinerie et on a des ouvriers de toutes les grosses industries du coin avec nous airbus stx terminal méthanier raffinerie terminal de déchargement des porte containers...
6 ronds points tenus jours et nuits en plus du port, le tout ravitaillé depuis le "squat" des GJ

TUNNEL DU MONT BLANC
Bonjour,
Nous avons bloqué l’accès et la descente au tunnel du Mont Blanc hier toute la journée. Nous étions une cinquantaine depuis 14h environ, aucun debordement de notre part, ambiance bonne enfant, des jeunes des vieux, des femmes des hommes, des enfants, il y avait de tout.

Nous laissions passer les voitures, et 1 poids lourd toutes les 5 minutes, ce qui a permis de bien bloquer la montée et la descente. Gros soutien des routiers, souvent étrangers d’ailleurs, qui ont entendu parlé du mouvement, nous on offert des boissons, cigarettes etc..

Vers 21h, les gendarmes commencent à nous demander de partir, ils nous disent que les poids lourd n’ont plus le droit de rouler à partir de 22h, donc que nous ne pouvons pas continuer à bloquer.

Nous restons quand même. À 22h, une vingtaine de crs arrivent, ils nous chargent, des amis ont pris des coups de matraque, on se prend du gel lacrimo partout, un ami a une belle entaille de matraque sur le front.

1 personne interpellée à priori. Ça a duré 10 minutes, 10 minutes de chaos, alors que nous étions pacifistes, calmes depuis 14h..

AVIGNON
[1er récit]
Grand rassemblement motards, 200 à 300 motos peut être ? A la louche... rassemblés au rond point des Angles, proche d’Avignon, en début d’après-midi. Partis en cortège pour bâcher 2 radars proches puis direction Avignon où il y avait eu un appel au rdv devant la préfecture. A l’approche de celle-ci 2 voitures de police ont tenté de bloquer le passage mais se sont révélées incapable de gérer les motards, trop nombreux. Arrivée donc peu avant 15h, déjà pas mal de monde sur place, les motards se garent devant la pref, rassemblement très calme. Quelques personnes ouvrent la grille du parc de la pref, crs équipés arrivent au pas de course, 1 grenade détonante, 2-3 lacrymos. 10 min plus tard, petite dizaine de lacrymos en direction des motos, départ rapide des motards, suivis des autres manifestants. Décision d’aller devant la mairie, on est restés 30 minutes sur la place. Je n’ai pas vu la suite mais il y a eu agitation et affrontements dans la grande rue marchande du centre ville et vers 18h toujours des feux de conteneurs avec forte présence policière (dizaine de camions).

[second récit]
15h Le rendez était donné à préfecture.
Environ 4 à 5000 personnes.

15h05, les manifestants forcent les grilles de la préfecture qui finissent par céder. Environ 500 personnes entrent dans les jardins de la préfecture. Les CRS lancent les premières lacrymos. Pendant 30 minutes les manifestants tentent de s’approcher de la porte d’entrée de la prefecture : mais les gaz les repoussent. La benne 30M3 de carton de la pref est incendiée et un feu est allumé dans la cour. Slogans anticapitalistes, anti état et anti flics. Quelques marseillaises.
« Les motard en colère » s’en vont…
Quelques militants d’extrême droite identifiés...

15h30 Le mot d’ordre est lancé d’aller à la mairie dans le centre ville. Ca part en manif sauvage. La rue de la république est pleine a craquer. Beaucoup de confusion devant la mairie. La majorité souhaite forcer les portes mais les fameux motards forment un cordon avec la PM…

16h Le mot d’ordre est lancé d’aller rendre visite au prefet dont la maison se situe à quelques metres. Les CRS tiennent la rue Viala (maison du préfet). Très vite l’ambiance se chauffe. Environ 300 personnes s’avancent vers les CRS avec des slogans anti flics. Le gros de la manif reste mais légèrement à l’écart. Echange de projectiles en tout genre contre lacrymo et flashball. Dans les mouvements de foules plusieurs personnes tombent à terre. Des feu sont allumés. Les quelques fafs lancent un ‘on est chez nous ‘. Ils sont ultra minoritaire mais présents…

Les médias locaux parlent d’ados de 12 ans qui s’en prenaient aux CRS. Il n’en est rien en réalité…. Présents sur place des GJ, quelques fafs et des militants anar et NPA.

17h Les manifestants continuent d’occuper la place de la mairie et la rue de la république mais ça s’intensifie au croisement de la rue Viala, les crs ne se contentent pas de garder la maison du préfet mais après avoir tiré plusieurs grenades lacrymo et FB [Flashball] ils chargent pour occuper le croisement. Le mouvement se retrouve coupé en 2 rue de la republique : coté mairie et côté gare avec barricades qui se montent des deux côtés car les CRS gazent et flashball depuis le croisement (coté mairie 3 manifestants tombés au sol suite à des tirs de flashball dont au moins 1 femme et c’était pas les plus zélés) les pompiers sont arrivés pour secourir un manifestant qui a pris une balle (de flashball) dans la poitrine et les CRS ont gazé la zone, les obligeant à reculer...

Les pompiers ont été accueillis par les manifestants avec applaudissements et encouragements, et pas avec des jets de pierre comme on peut lire dans la Provence. Le NPA local diffuse sur les réseaux le témoignage d’un GJ qui a pris un FB dans la machoire : double fracture.

STRASBOURG
Strasbourg : cortège gilets jaunes dès 9 h du parlement européen à la place de la Républqiue (préfecture). Gazage de manifestants à la station de tram gallia. Vers 14 h les 2/3 des gilets jaunes ont rejoint le rassemblement CGT/Sud-Solidaires. Cortège commun sur quelques centaines de mètres puis division pour des divergences sur le parcours. 200 gilets jaunes sont entrés dans l’ellipse insulaire interdite par le préfet et ont défilé devant la cathédrale au milieu des touristes de Noël, puis place Kléber où la statue du général a été ornée d’un gilet ; plus tard, vers 16 h des petits groupes ont déambulé dans l’hyper centre, et un blocage de trams a eu lieu 5 minutes place de l’Homme de fer à deux pas de la place Kléber.
Vers 17 h fin des manifs.

LE PUY EN VELAY
Au puy en velay, haute loire, ce samedi 1er décembre 2018, des milliers de gilets jaunes ont envahi la place principale devant la préfecture qui a été assiégée dès 11h. Les manifestant.e.s affluaient en permanence tout au long de la journée. Dès le début, de manière déterminée, la foule, pourtant hétérogène, a fait consensus pour exprimer sa colère envers l’état.
Une première occupation joyeuse de la préfecture a été tentée. La police, par les moyens de la violence y a mis fin. Un manifestant a reçu un tir de flashball au visage et nous avons eu confirmation qu’il a perdu un œil. Plusieurs autres blessé.e.s aux jambes. A partir de ce moment, n’acceptant pas cette injustice et cette violence d’état, la foule a chanté, crié, pleuré, envoyé des projectiles, barricadé. De rage, de colère, d’incompréhension, d’indignation ! Toutes les tentatives des forces du désordre pour impressionner n’ont plus eu aucun effet, au contraire, la foule se jetait sur eux. Ils ont fini par se cacher dans le bâtiment.
Le feu devant le portail de la préfecture grossissait d’heure en heure, pour devenir un énorme brasier. Salves de lacrymogène rythmées et grenades de désencerclement ont continué de faire des blessé.e.s, jusqu’au manège où les enfants jouaient, jusqu’au boulevard où les passant.e.s se promenaient. La vielle ville a été asphyxiée, les client.e.s des magasins ont été mis.e.s au parfum...
La nuit tombant, la préfecture était en feu. Ce n’est que tard le soir, que les forces de l’ordre ont enfin...enfin !!! reçu des renforts. Ils n’ont pas réussi à nasser la foule. Alors ils ont chassé dans la ville, frappé, cassé et embarqué des personnes de manière arbitraire. Pour « exemple », ces deux jeunes qui ont été libérés ce soir, avec aucune charge contre eux. De nombreux coups et l’un a des points de sutures sur le crâne.
Cette semaine, la répression continuera. Les gilets jaunes vont ils être solidaires avec les gilets inculpés ? Vont ils venir aussi nombreux/ses ?

CAEN
4 à 5 000 personnes en manif tranquille jusqu’à la pref. Une tentative de gilets jaunes de dévier du parcours déposé mais non suivie par la foule. Tentative d’AG à la fin sur la place du théâtre mais c’était foireux, y avait pas de sono.
Une représentante départementale semble avoir suscité de la grogne et a rapidement quitté l’AG qu’elle essayait d’animer. Pas sûr que ce soit sa personne en tant que telle qui ait suscité cette grogne. Il semble surtout que les gens ne souhaitent pas vraiment de représentant-e-s. Les gilets jaunes ne veulent pas négocier des miettes mais arracher quelque chose au gouvernement, de haute lutte.
Une petite dizaine de fachos organisés (PDF et Identitaires) en marge de la manif. Le SO de la manif les a mis à l’écart et ils ont essayé d’attirer l’attention sur eux en craquant quelques fumigènes à la fin de la manif avant de repartir rapidement avant le début de l’AG. C’est des truffes sans expérience de lutte sociale. Ils ne sont pas présents dans les assemblées de gilets jaunes ni sur les piquets et actions de blocage. La page Facebook des gilets jaunes normands a relayé 2 articles fachos "passe-partout" mais par ignorance des réseaux fachos et probablement pas par sympathie. Les références communes sont plus 1789, 1936 et 1968 que 1940...
Pas mal de syndicalistes combatifs CGT et SUD passent sur les piquets depuis le début du mouvement. Des camarades révolutionnaires et d’extrême gauche aussi et de plus en plus.

Après la manif et l’AG, y a eu une grande action de blocage de l’immense zone commerciale de Mondeville 2 l’après-midi. Les gilets jaunes ont fait fermer l’hypermarché carrefour et des dizaines d’autres magasins dans les galeries et places marchandes du secteur. On était 600 environ, bien remonté-e-s. C’est la troisième fois que l’activité commerciale est fortement perturbé le samedi dans cette zone commerciale. Les pertes financières sont importantes. Beaucoup de prolos dans les cortèges. Des camarades ont gueulé pas mal de slogans anticapitalistes et humoristiques pendant les cortèges dans les galeries marchandes sans que ça dérange la masse des gilets jaunes. Quelques marseillaises mais plus en mode 1789 que délire nationaliste. Et les seuls "On est chez nous" entendus, c’était face à quelques gendarmes pour leur signifier que les ronds-points appartiennent au mouvement et pas à la maraichaussée...

Bon accueil de la plupart des consommateurs-rices, des employé-e-s et des automobilistes pendant l’action... Une fraction pas négligeable se radicalise. Pas mal de gens équipés en matos de protection contre les gaz. Les flics (la brigade d’intervention locale, y sont 20 ou 30) étaient en sous nombre et dès qu’ils approchaient un peu, 200 personnes leur courraient dessus pour essayer de les encercler et de les affronter. La police a soigneusement évité le contact et a juste traitreusement gazé à la sauvette un petit piquet d’une quinzaine de gilets jaunes resté-e-s en arrière garde du cortège mobile. Vu la situation de tension générale, je pense que ça va chier d’ici peu. Et pour une fois, ce sera pas nous qui en seront à l’origine. ça repose... Autrement, gros piquet permanent de blocage sur le rond point de RVI qui gêne l’activité de la grande zone industrielle d’à coté et empêche toute sortie de camions par l’arrière du dépôt de carburant.

ROUEN ET SA REGION
On retrouvera sur le site Rouen dans la rue, un récit de ce 1er décembre, en haite-normandie.

DIJON

Pour son troisième samedi de mobilisation, le mouvement des gilets jaunes a laissé s’enflammer sa colère. Plusieurs centaines de personnes ont assiégé la Préfecture, occasionant plusieurs heures d’affrontements intenses avec les forces de l’ordre.

Le site Disjoncter raconte la journée.

Attention, les événements suivants ont été recensés à partir d’une lecture de la presse quotidienne régionale.
Cette dernière appréhendant les événements sous l’angle du fait-divers, ce sont donc principalement des compte-rendus « d’incidents » que vous retrouverez ici.
Nous n’avons pas reçu de témoignages pour confirmer ou infirmer ce qui y est écrit. Nous vous invitons à nous envoyer des récits...

CHARLEVILLE-MEZIERES
D’après l’Ardennais :

A Charleville-Mézières (Ardennes), 15 personnes ont été interpellées, 5 policiers et 2 manifestants ont été blessés après des affrontements entre les forces de l’ordre et une partie des gilets jaunes à l’entrée de la zone piétonne. Des dégradations « importantes » ont également été commises indique France Bleu Champagne-Ardenne. Une partie des gilets jaunes a quitté la préfecture pour organiser un barrage filtrant au pont des Deux-Villes, l’un des principaux carrefours de la ville.

Après la manifestation des Gilets jaunes, qui a dégénéré, les dégats sont nombreux ici et là, en particulier place de l’Hôtel-de-Ville, où du mobilier urban a été saccagé (abribus, feu tricolore, poubelles...). Ce dimanche, le maire Boris Ravignon reçoit ce matin même une délégation de gilets jaunes. Sur Twitter, il a qualifié les casseurs de « salopards ». Autre élu municipal, Patrick Fostier a évoqué de son côté des « connards ».

LONGEVILLE-LES-SAINT-AVOLD
D’après France Bleue :

En Moselle, un commandant du commissariat de police de Freyming-Merlebach a été roué de coups par dix personnes qui lui avaient préalablement enlevé son casque, lors de débordements qui ont éclaté en marge de la mobilisation des gilets jaunes en Moselle, rapporte France Bleu Lorraine Nord. Des débordements ont éclaté alors que des casseurs avaient rejoint les 300 gilets jaunes. Les CRS ont chargé plusieurs fois.

Les manifestants ont mis en place des barricades et le face-à-face entre Gilets Jaunes et forces de l’ordre a viré à l’affrontement. Une pluie de projectiles s’est abattue sur les policiers en attente des renforts de CRS. Des individus sont venus à leur contact.

LA CIOTAT
Selon France 3 Région

Deux policiers ont été blessés au cours d’affrontements au péage de La Ciotat, ce samedi. Ils étaient face à une quarantaine de « casseurs » munis de cagoules et de casques qui leur jetaient des projectiles, a indiqué à l’AFP le commissaire de La Ciotat Matthieu Valet. L’un des « casseurs » a foncé avec son scooter à deux reprises sur l’un des policiers, qui est tombé. Le fonctionnaire souffre notamment de contusions à la jambe. Il s’est vu prescrire trois jours d’ITT. Un autre homme sur un deux roues a également tenté de foncer sur un autre policier, a précisé Matthieu Valet.

De nombreux heurts avec les forces de l’ordre ont éclaté depuis une semaine au péage de la Ciotat en marge de rassemblements de gilets jaunes. Dans la nuit de jeudi à vendredi neuf personnes, dont deux mineurs, ont déjà été interpellées. Des pneus avaient été enflammés, du matériel urbain dégradé et des projectiles lancés sur les fonctionnaires de police. Lundi, huit personnes, sept hommes et une femme, avaient également été placés en détention provisoire après le saccage du péage durant le week-end.

BREST
Selon l’AFP

La fin du rassemblement des gilets jaunes, qui s’était jusque-là déroulé dans le calme, a alors subitement dégénéré, quand certains s’en sont pris à la mairie. Le tout sous une pluie battante et sous les regards médusés de nombreuses familles venues découvrir le marché de Noël, situé à moins de 100 m.

Une cinquantaine de « gilets jaunes », particulièrement énervés, a commencé à caillasser les portes vitrées de la grande bâtisse. Pour éviter que celles-ci ne cèdent sous leurs coups, une porte a été ouverte. Les « casseurs » sont rentrés à l’intérieur mais n’ont pas réussi à monter les étages, immédiatement bloqués par un grand cordon de policiers. Très rapidement, des CRS sont intervenus. Ces derniers auraient été forcés de repousser les intrus à coups de bombes lacrymogènes et d’une grenade assourdissante. [...] Dans la mairie, il n’y a pas eu trop de dégâts à déplorer. Excepté l’état de l’immense drapeau français, qui se situe en haut des escaliers du hall d’accueil. Il est désormais tagué d’un sobre « Macron démission ».

TARBES
Selon la Dépèche :

Samedi, en milieu de journée, la fin de la troisième manifestation des gilets jaunes à Tarbes a tourné à l’affrontement place de la préfecture entre les éléments les plus virulents et les forces de l’ordre retranchées dans la cour du bâtiment de l’Etat. Il ne restait plus que quelques dizaines de gilets jaunes alors que le rassemblement a attiré jusqu’à 3.000 personnes plus tôt dans la matinée, dans une ambiance pacifique et jusqu’à 650 place de la préfecture. Les gilets les plus virulents auxquels se sont rajoutés quelques individus extérieurs au mouvement, plutôt jeunes, ont secoué violemment les grilles de la préfecture. Ils ont aussi lancé divers objets sur les forces de l’ordre, qui ont répliqué par des bombes lacrymogènes et des grenades de dispersion. Comme jamais peut-être à Tarbes, nous avons assisté à des scènes proches de la guérilla urbaine. Selon la préfecture, vers 15 heures, « encore 200 individus encerclaient la préfecture dont une cinquantaine particulièrement virulents ». Le face-à-face s’est déplacé ensuite place de Verdun où les forces de sécurité ont répondu à des jets de tessons de bouteille.

NARBONNE
Selon l’Indépendant :

Cette nuit, des débordements ont eu lieu en marge d’un rassemblement des gilets jaunes. Plusieurs dizaines de casseurs ont mis le feu aux bâtiments à proximité du péage au sud de Narbonne, dont les locaux du peloton de gendarmerie autoroutière.

LE HAVRE
Selon le Paris-Normandie :

Après la manifestation des Gilets jaunes qui s’est elle-même dispersée au niveau de l’Hôtel de ville au Havre, au moins deux cents individus porteurs de gilets jaunes au visage dissimulé pour certains se sont regroupés devant le commissariat central, boulevard de Strasbourg, samedi 1er décembre 2018 vers 16 h 30. Certains ont déversé des détritus devant le commissariat.

Postés le long du commissariat, des policiers casqués de la compagnie départementale d’intervention du Havre ont fini par lancer du gaz lacrymogène pour disperser les individus. Les « manifestants » sont restés un moment sur place avant d’allumer un important feu de poubelles, près de la voie de tram au niveau de l’intersection du boulevard de Strasbourg et de la rue Michelet. [...]

Au regard de l’importance du feu et après une nouvelle charge des policiers lançant des gaz lacrymogènes, les individus se sont déportés vers la gare. Certains d’entre eux ont à nouveau allumé plusieurs feux d’importance. La circulation a été largement perturbée. Peu après 18 h, le Novotel situé près de la gare a été attaqué par ces mêmes individus. Les forces sont alors à nouveau intervenues. Par la suite, des abribus à proximité de la gare ont été dégradés avant qu’une vitre du Novotel ne soit cassée.

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