Farce doit rester à la justice - La violence quotidienne d’une institution

Rencontres et discussions le 25 mars 2018 à la Bourse du travail de Saint-Denis

paru dans lundimatin#138, le 19 mars 2018

Dans un contexte où l’Etat tente d’asphyxier toute forme d’action politique qui se joue en dehors du cadre institutionnel des partis par le biais d’une justice trop souvent supplétive de la police, une journée de rencontres et de débats sur la justice est proposée à la Bourse du travail de Saint-Denis le 25 mars.
Des intervenant.e.s analyseront l’ordinaire de la justice comme forme de l’exception permanente. Des inculpé.e.s viendront témoigner : pourquoi et comment la justice a-t-elle voulu régler leur cas ? Il sera question d’un travail généalogique sur la justice pénale. Il sera question des formes de contrôle exercées sur les personnes étrangères grâce à une législation ubuesque, alliée indéfectible des brutalités policières et des nouvelles formes concentrationnaires. Il sera question du traitement judiciaire des violences policières dont les pauvres et les racisé.e.s sont toujours les cibles privilégiées. Il sera question de la pénalisation croissante des pratiques syndicales.
Alors qu’on nous rétorque que l’Etat – et ses institutions – sont un moindre mal, nous réfléchirons à d’autres formes de régulation des conflits, comme celles existantes dans des communautés ayant acquis une autonomie politique (au Chiapas), et aux formes historiques des justices sans Etat. Enfin, il sera question des manières de penser et de pratiquer les luttes politiques inventées par des femmes en dehors de l’invocation du droit….

Farce doit rester à la justice

La violence quotidienne d’une institution
25 mars, de 10h à 19h Bourse du travail de Saint-Denis 9-11 rue Génin, Métro Porte de Paris

Accueil des participant.e.s, café, thé : 10h

10h30 : Projection de la vidéo de La Parisienne Libérée : « Tarnac et l’Etat Nucléaire ».

Acte 1. « L’état d’exception dans lequel nous vivons »

11h-13H
— Vanessa Codaccioni (historienne et politiste) / La justice d’exception
— Laurence Blisson (Syndicat de la magistrature) / Les dérives de la législation anti-terroriste
— Kamel Daoudi / Une assignation à résidence qui dure depuis 10 ans
— Aïnoha Pascual (avocate) / Le contentieux ordinaire de l’état d’urgence

13h-14h
Déjeuner

Acte 2. « De l’exception à l’ordinaire de la justice »

14h-16h30
— Karine Parrot (juriste) / Les personnes étrangères ont-elles des droits ?
— Farid El Yamni (Justice et vérité pour Wissam) / Sur le traitement judiciaire des violences policières
— Nicolas Fensch / Traitement judiciaire de l’affaire du « Quai de Valmy »
— Eric Beynel (porte-parole de Solidaires) / Quand le pénal se confronte au social : un outil de répression syndicale

16h30-17h : Justice, paroles et musique : L’1consolable

Acte 3. « Pour en finir avec la justice »

17h-19h -

  • Julien Théry (historien) / Des justices sans Etat aux justices hégémoniques : l’expérience médiévale
    — Jérôme Baschet (historien) / Construire l’autonomie : l’exercice de la justice au Chiapas
    — Collectif de traduction de Ne crois pas avoir des droits, Librairie des femmes de Milan, Editions de la tempête, 2017
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