Lundi 8 octobre, nous avons dérogé à cette ligne de conduite après qu’un lecteur nous a signalé qu’une page facebook nous accusait publiquement d’être un site antisémite, accusation grave s’il en est. L’anathème jeté reposait sur une phrase extraite d’un article d’Éric Hazan publié il y a 3 ans et demi et qui nécessite de toute évidence une clarification de notre part.
Dans l’article incriminé dont cette phrase pour le moins maladroite et ambigüe est extraite, Eric Hazan relève l’hypocrisie des hommages et commémorations « républicains » faites aux communards et aux juifs déportés et résistants, au vu de ses actions historiques et présentes réelles. À la division dominante entre « républicain » et « non républicain », il en ajoute une autre qui traverse la première pour en déplier les contradictions. Sans vouloir ni avoir la capacité de ventriloquer pour Eric Hazan que nous avons sollicité pour qu’il précise sa pensée, il nous apparaît évident que ses positions depuis de longues années autour du conflit israelo-palestinien notamment, relèvent du même geste : contester qu’une « identité juive » puisse coïncider avec l’appareil étatique et idéologique israélien. En cela, force est de reconnaître que la phrase : « De telles plaques, il y en a beaucoup sur les murs de Belleville, qui rappellent le temps où les juifs n’étaient pas du côté du manche. » en tant qu’elle généralise et assigne « les juifs » d’aujourd’hui à un « côté du manche » est contradictoire avec la position défendue dans l’article lui-même et celles tenues par Éric Hazan tout au long de sa vie et de ses publications. Ajoutons et concédons que sortie de son contexte elle pourrait parfaitement trouver sa place dans la logorrhée antisémite d’un Soral ou Dieudonné. Mais comme nous connaissons Éric Hazan, ses positions et que nous avons lu le texte dans son intégralité, nous considérons que cette phrase est une maladresse que nous nous devons de souligner et qu’il corrigera sans aucun doute, dès qu’il en aura l’opportunité. [1]
Bien que nous ayons immédiatement concédé l’erreur qui fut la nôtre de ne pas avoir fait amender le texte en question, les initiateurs de cette polémique continuent de propager le syllogisme qui voudrait que cette phrase seule fasse du texte dont elle est extraite un texte antisémite, qu’Éric Hazan serait donc antisémite et donc qu’une phrase publiée parmi plus de 1500 articles ferait de lundimatin un site antisémite. S’ils sont évidemment libres et responsables de leurs raisonnements comme des anathèmes qu’ils postent et tweetent depuis leurs ordinateurs, leur démarche nous apparaît non seulement malhonnête et diffamatoire mais surtout dangereuse en tant qu’elle déprécie une intransigeance pourtant nécessaire face à l’antisémitisme.