Desserrer la ceinture

Depuis l’occupation de la ZAC Chateaufarine de Besançon

paru dans lundimatin#186, le 9 avril 2019

« Je suis un éphémère et point trop mécontent citoyen d’une métropole crue moderne parce que tout goût connu a été éludé dans les ameublements et l’extérieur des maisons aussi bien que dans le plan de la ville. Ici vous ne signaleriez les traces d’aucun monument de superstition. La morale et la langue sont réduites à leur plus simple expression, enfin ! »

Arthur Rimbaud, Ville

10h, samedi, un samedi-acte, de ceux que l’on numérote depuis quatre mois. Je me verse un café – ceux là je ne les compte plus – et scrute cette paire de chaussures. Semelle en partie décousue, dans le plastique une fissure prend ses aises. Je les avais achetées six mois auparavant, lors d’une visite à la ZAC. Prix pauvre, conception pauvre, la marchandise contemporaine type ; aussitôt fabriquée, aussitôt menacée. Cela devait s’ébrécher !

15h, un petit millier de personnes réunies, comme d’habitude sur l’opportune place de la Révolution. Le flot bariolé se met en marche, nous délaissons peu à peu les ruelles du centre-ville : direction la zone commerciale.

Zốnê, en grec ancien, se disait d’une ceinture à laquelle on pouvait accrocher sa bourse. Cette zốnê là, Chateaufarine, l’une des trois ZAC enserrant Besançon, concentre une grande partie des flux économiques de la ville. Elle s’est composée au fil des ans, au gré des implantations de franchises, depuis les années 70 sur des terres agricoles. L’ancien hameau peuplé de fermiers accueille aujourd’hui le plus grand centre commercial de la région.

Au centre commercial de Chateaufarine, l’on vient surtout le samedi, de préférence l’après midi. L’on y vient se ravitailler, s’équiper, aussi s’oublier. S’oublier dans l’ivresse de la masse, la masse des objets, des réclames. Se dissoudre dans la masse, la masse du flux humain et de ses voix diffuses. A l’intérieur de l’hypermarché, vous pouvez oublier que vous n’êtes pas seul ou que vous l’êtes.  [1] Le samedi dans la zone, on oublie avec soi sa semaine de travail, et l’on achète ; ce que l’on paie c’est surtout du temps. Le temps miné par la semaine de travail. Courses regroupées, fast-food, réserves de plats cuisinés, idées déco, sèche linge et autres appareils tout-en-un, abris de jardin pré-montés, drive : c’est à toute une temporalité que nous convie l’espace de la zone. Un temps précipité où amasser les fruits, sans ne plus rien savoir de l’arbre, du pays et des hommes qui les ont fait mûrir.

Les temps ont leurs moeurs, mais aussi leurs visages, qui s’agitent en grimaces à travers les pays, se singent en agencements qui font le paysage. La zone est un de ces lieux où se figent les humeurs d’une époque ; l’époque et les idées qui ont su l’engendrer.

1933. Sous la direction du Corbusier s’élabore la Charte d’Athènes, qui deviendra manifeste référent pour les urbanistes à venir. Au delà d’une folie des grandeurs – nourrie par la fascination des buildings américains, l’architecte y développe une théorie de la ville rationalisée, divisant la cité en zones, chacune dévouée à sa fonction. Au creux de cet hygiénisme appliqué au territoire, il ne s’agit pas tant de produire une ville standard, que conforter des existences standards. Les clefs de l’urbanisme sont dans les quatre fonctions : habiter, travailler, se recréer (dans les heures libres), circuler. [2] La pensée du Corbusier s’est étalée dans chaque périphérie. De la banlieue résidentielle à la zone industrielle, de la zone commerciale et de loisirs aux voies rapides, l’être périurbain tourne chaque jour autour de la ville historique – centre décisionnel ; comme autour d’un rond point.

17h30. Plus de huit kilomètres d’une marche enjouée, un cordon de gardes mobiles contourné, le cortège débarque devant le centre commercial. Sourires d’enfants malicieux, nous dévalons les remblais boueux, les forces de l’ordre sont à la peine dans les bouchons ; baguenauder dans la ZAC est un plaisir de conquérants !

La foule de consommateurs semble dense, à cette heure-ci dans la zone, une affluence comme en rêverait le commerce du centre ville. Pas téméraire à la vue des « jojos », la galerie commerciale verrouille ses entrées. Des personnes se saisissent d’une rangée de caddies, la propulse sur les portes vitrées. Éclats, Sésame rouvre toi ! Quelques-uns s’y engouffrent. Détonation : un pétard vient d’être jeté. Dans la caverne au trésor c’est le remue ménage, la clientèle s’affole, des commerçants baissent rideau. C’est qu’au tumulte de l’imprévu paraît ressurgir la mémoire du terrorisme. Trouble et panique... Panique ! Voici des restes de vie, bactéries jaunes entrant dans le fromage pasteurisé ! Panique de la mort, la mort refoulée aux marges de nos consciences, à l’image des cimetières déplacés hors de l’enceinte des villes. [3] Peur profonde de l’inopiné, peur forteresse, ultime bastion du statu quo. Peur panique, la panique dernière force de conviction, la panique comme préface à la moins pire des sociétés possibles.

Il aura bien fallu les concevoir, les lieux pour contenir autant qu’accompagner la peur ; les aires de la dissuasion. Loft ou logement container, bureaux climatisés, voitures toujours plus lourdes pour se rendre à la galerie couverte... Tout converge en une curieuse claustrophilie.
C’est dans le confinement de l’espace privé, privé de toute vie que l’on redoute le plus de la perdre. Il faut croire que par hantise de la fin, manie de la sûreté, l’on finirait par vivre dans un monde aussi vaste qu’un cercueil. Et nos présences de se faire pareilles à l’illusion de ces mondes virtuels : en apparat sans bornes et sans inhibitions, mais n’ayant de chair ailleurs que dans l’espace austère et surprotégé du data-center.

18h00. Les hauts parleurs du centre diffusent : « suite à un mouvement des gilets jaunes, veuillez fermer les boutiques et rester à l’intérieur, merci ». Nous nous restons à l’extérieur, dans les rayons – ceux du soleil, à l’évidence nous ne venions pas pour acheter. Un homme sort l’air un peu hagard, véhicule mômes et produits dans son caddie. Des policiers se positionnent devant l’entrée, sécurisent on ne sait plus trop quoi ; ce qu’ils protègent peut-être qu’eux même n’en ont idée. Dans ce moment les gilets jaunes errent ci et là, sur le parking ou se reposent. Des regards s’imbibent du décor de la zone, des yeux qui ne s’oublient pas cherchent à y lire.

Pour les rationalistes : beau = pratique, pratique = rationnel, d’où beau = rationnel. Ils prétendent chasser la forme, la rejeter, elle existe néanmoins, se montre à nous comme telle.  [4] Ce qui frappe ici dans un premier temps, c’est l’ironie des routes baptisées : rue André Breton, Paul Eluard, rue Guillaume Apollinaire, René Char. Poètes ’maudits’ jusque dans la postérité ! Au ciel : un bleu azur que maquillent des lampadaires désassortis, ciel azur d’autant plus écrasant que le paysage par ses cimes – succession de toits aplanis – semble prostré. Au sol : parterre d’asphalte à perte de vue, mal meublé, troué de panneaux pub ou d’arbustes effeuillés, quadrillage blanc-gris des places de stationnement. Dans chaque recoin quelques détritus, qui quand on les interroge rétorquent qu’ils en savent trop. Nord, Sud, Est, Ouest : monoculture de poteaux, bétail automobile, haies de grillages, univoque champ de hangars. Bâtis couverts de tôles remplaçables à l’envie, structures facilement démontables ; pourtant l’obsolescence prévue chevauche les décennies.

La main invisible du marché n’a pas les doigts de fée. Elle ne s’encombre pas de la recherche du goût, pas un geste pour l’agrément, le charme d’une perspective ou l’harmonie des matériaux. La concurrence entre tailles de parking, clinquant des enseignes ou des panneaux publicitaires, la bonne gestion des flux routiers se chargent de dessiner l’espace. Quelque soit le panorama offert, seul importe d’être vu et pouvoir faire venir ! A l’image de ce que prônait Le Corbusier : « Une ville est une biologie. On dit justement d’un homme qu’il est un tube digestif : entrée, sortie. Condition de santé fondamentale d’une ville : être traversée, irriguée, alimentée de bout en bout : libre ! Ne greffons pas sur cette nécessité d’ordre biologique, des événements de nature plastique ». [5] Et s’il se trouvait des tubes digestifs trop sensibles, par contraste à ces extérieurs hostiles, les portes du centre commercial leur inspireront l’hospitalité du refuge montagnard.

Pourtant les intérieurs aussi sont ingrats ! A chaque galerie marchande sa lumière crue de néons, ses couloirs inextricables parant à toute rencontre. Ses cloisons vitrées, ses larges étals où tout se montre en ordre. Ses dispositifs d’animations, de décoration suscitant la joie chimiquement pure d’une nuit sous Prozac. L’agencement spatial dissuade de farfouiller, d’imaginer, rêvasser : tout est visible, trop visible. Saturation de signes et d’objets, tout parade là en pleine lumière mais il n’y a plus là la possibilité même d’un regard, ça ne suscite même plus un regard parce que, dans tous les sens du terme, ça ne vous regarde plus. [6]

Dans le décor usiné de la ZAC comme dans ses bagnes marchands, défense d’acter sa présence, d’éveiller son imaginaire ou ses sens. Nous cherchons à y lire mais au fond, les bribes que l’on en reçoit peuvent rester lettres mortes. Surfaces inhabitables sauf à les subvertir ! Reste tenace la frustration de ne pouvoir prendre place dans l’espace, se reconnaître dans un monde sensible. On promènera ailleurs, le désir de retrouver l’esprit des lieux qui enfant nous faisaient rêver. L’esprit du bric-à-brac désordonné, du dédale des ruelles sombres , de la vallée ravineuse et de la cabane enfouie dans les arbres, celui du grenier : l’attraction de la crypte (de kruptos, « caché »). [7]

On pourra toujours promener ce désir ailleurs, mais jusqu’à quand ?
Rares les endroits qui échapperont au souffle froid de la gestion, à la coercition des normes ou des sentiers balisés. Ce qui dans la vieille ville pouvait être terrain de jeu ou de convivialité, s’efface dans un même fonctionnalisme marchand. Le contrôle s’étend : dans les campagnes, tandis que technocrates sanctuarisent des zones naturelles en négligeant l’avis, la vie de leurs habitants ; tous les dix ans l’équivalent d’un département se noie dans le standard périurbain. Plans de saccage ou plans de conservation terminent de nous arracher aux lieux, jusque dans les régions les plus reculées. C’est ainsi que cueillir la gentiane est interdit aux villageois de la réserve naturelle du Giffre, en même temps que plus bas dans la vallée de l’Arve, la pollution industrielle et routière cause chaque an des dizaines de décès. C’est ainsi que l’on fait démolir en périphérie d’Albi une ferme au profit de Leroy Merlin, en même temps qu’au cœur de la ville classée, repeindre ses volets nécessite autorisation d’un architecte des bâtiments de France. Où, demain, habiterons-nous le monde ?

18h30. Nous repartons sous les teintes vives de l’heure bleue. Vers le plus court chemin pour un retour en ville : le tracé droit de la 2x2 voies. Face aux cadences du flux le cortège est d’abord hésitant, des voitures s’empressent. Quelques personnes s’éparpillent, gagnent la route d’un pied, timidement l’autre, comme on tâterait une eau fraîche avant de s’y baigner. Ralentissements. Klaxons fanfarons, quelques discussions vitres baissées. Des enfants, faces collées à la fenêtre d’une auto, s’amusent d’apercevoir les révoltés de la TV, en chair et sans les mauvais commentaires ! La moue de certains adultes figure moins de patience. Du côté jaune, la fatigue pèse malgré les chants d’encouragement – un kilomètre à pieds, ça use les condés –, la marche accélère et zigzague entre ZAC et ZUP.

Années 1850. Le baron Haussmann, préfet de la Seine – le premier urbaniste moderne selon les mots du Corbusier – refonde la ville de Paris. Autour de la place de l’Arc de triomphe, sept nouvelles avenues sont tracées, la barrière d’octroi attenante est ensuite démolie ; l’endroit se transforme en un énorme rond-point. Les rues étroites des alentours, gênantes au plan sécuritaire et circulatoire disparaissent. Dans le quartier de Chaillot trouvent refuge les ouvriers des chantiers haussmanniens. Chacun y construisit son abri, en bois, en brique, ou même creusé en maison troglodyte. [8] Après les travaux, ces ouvriers seront repoussés aux confins de la ville. En une quinzaine d’années, des terrains proches de la place de l’Étoile voient leur prix gonfler de dix à cent franc le mètre. On inaugure des hôtels luxueux dans les boulevards percés, et dans les années qui suivirent ; les premiers grands magasins.
Un siècle et des histoires plus tard : 1963. Carrefour ouvre dans l’Essonne le premier hypermarché français. Cette même année sur l’autre rive de la Manche, Colin D. Buchanan délivre un rapport célèbre au ministre des transports, intitulé Traffic in towns. Celui ci souligne que l’automobile a frappé nos villes d’obsolescence et qu’elle exige un aménagement totalement différent des bâtiments et des voies d’accès. Il préconise – non sans prudence et avertissements – de structurer la ville en un environnement nouveau, inféodé au trafic automobile.

Dans la cité contemporaine, le flux circulatoire continue de grossir, encouragé par le tout-métropoles et par un transport routier de marchandises en augmentation. La chirurgie urbanistique s’emploie alors à désengorger le trafic, désenclaver des quartiers. Sans cesse aux abords des villes se multiplient les voies express, les prolongements ou création de rocades, d’échangeurs autoroutiers... Infinie fuite en avant. Ce qui fluidifie un temps les routes pourrait bien embouteiller durablement les âmes et les lieux. La séparation même n’est jamais remise en question. On tait que la division spatiale s’accompagne de cette dépendance aux voitures, on ne dit rien du temps sacrifié dans les transports, de l’air irrespirable de la ceinture ou du chahut des axes de passage. Toute une relégation se voit même parachevée ; puisque l’on tempère le trafic dans le centre, pour l’accroître en sa périphérie. L’urbanisme comme idéologie formule tous les problèmes de la société en questions d’espace et transpose en termes spatiaux tout ce qui vient de l’histoire, de la conscience. [9] Pas plus que les aménagements pour mixer les populations, les voies de desserte ne peuvent abroger le gouffre social.

La gestion des flux est au fondement de l’histoire urbaine. La ville antique ou médiévale se bâtissait souvent sur des sites naturellement défensifs : une colline, une île au milieu d’un fleuve. Les rares chemins d’entrée permettaient de taxer l’arrivée de marchandises, par l’octroi imposé des barrières. Ils assuraient aussi protection face à l’arrivée d’assaillants, en concentrant les forces défensives en un point. Toujours le chemin attire et repousse l’homme. [10] Aujourd’hui les marchandises s’écoulent librement – les personnes un peu moins, bien des murs sont tombés et pas un monument ne fait entrave à la circulation. A l’entrée des agglomérations, l’octroi des barrières sur les biens, qui pouvait servir à l’entretien des vieux remparts, a fait place à l’octroi sur les personnes des péages : qui entretient les vieux actionnaires. La fluidité fait ordre, mais menaçante l’épaisse rocade emmuraille. Les clôtures de vitesse segmentent le périurbain, obstruent l’atmosphère et les horizons. Les voies faites pour relier se muent en cloisons de la nouvelle ville-zones. Tout juste face aux lignes de fuites, pour l’enfant né entre un tronçon de grand contournement et l’une de ces voies rapides, sera t-il permis de rêver d’un lointain, ou de songer à la multitude des richesses en transit devant soi, s’échappant malgré soi.

19h30. Nous venons de franchir un rond-point, plus loin, une trentaine de CRS en rang vient stopper la marche. Nous sommes à deux kilomètres de retrouver le centre – où de nombreux gilets jaunes sont garés – et beaucoup accusent l’épuisement. Blocage inintelligible, sauf à convenir d’un mauvais esprit de revanche... Quelques projectiles volent, la riposte ne tarde pas. Brouillard opaque de lacrymo, sidération ; dispersion réussie. Une barricade de fortune s’embrase, l’ordre avance, martial, bat la mesure sur ses boucliers. Nous fuyons en petits groupes par les chemins de traverse.

Qu’importe les déboires ! Qu’État ou promoteurs l’acculent aux marges de la ville, hors des beaux quartiers, dans le ressac de tout courant : la foule des assignés à périphérie se braquera longtemps sur le centre. Le centre, ou partout les centres : géographiques, politiques ou métaphysiques, le centre tel un élan vital à rallier, centre où ensemble avoir lieu d’être, de décider, dissiper la fatalité des déliaisons. Centre chimérique, ou toujours imminent ?

Il est des moments comme des lieux, où la certitude d’une représentation du monde pour tout un chacun se renverse. Autres temps, autre clergé, et se disait d’une autre masse jaune : que nulle pensée raisonnable ne saurait la croire en un centre. Qui, attestant le système permuté du rond-point, ne dira de la bourgeoisie : « Et pourtant elle tourne ! » ?

20h30. Enfin je regagne mon F1, surnommé plus tendrement « ma cabane ». Lacets dénoués, inspecte cette paire de chaussures. Une moitié de semelle ne se retient plus. Je retrouve un tube de colle extra forte, smart système ®, made in china. Me lance d’un trait de pinceau généreux. Un bref moment de séchage : la semelle branle toujours. Encore une giclée de colle, ça va tenir... Un temps, puis ça devrait s’ébrécher. De toute façon, faudra bien les jeter !

[1Annie Ernaux, Regarde les lumières mon amour.

[2La charte ne sera publiée qu’en 1941 sous le régime de Vichy (auquel se rallia Le Corbusier) avec pour titre La Ville fonctionnelle.

[3A ce propos, se référer au passionnant article d’Emmanuel Fureix, La mort dans la ville, Annales de Bretagne et des Pays de l’Ouest.

[4Catherine Cot, numéro un de la revue Utopie, sociologie de l’urbain.

[5Le Corbusier, Quand les cathédrales étaient blanches.

[6Jean Baudrillard, Illusion, désillusion esthétiques.

[7On ne s’étonnera d’ailleurs pas, que partout cette entreprise de liquidation du mystère ouvre un boulevard aux marchands de complots ou autres praxis new-age...

[8Marie Verdier, La folle de Chaillot, article dans La Croix.

[9Henri Lefebvre, Le droit à la ville.

[10Marcel Poëte, Introduction à l’urbanisme.

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