Cauchemars et facéties #52

Sur l’internet

Cauchemardos - paru dans lundimatin#82, le 21 novembre 2016

TOURNIQUETS

Le Figaro se désole :

Les millions d’euros investis dans l’installation de tourniquets et de portiques de contrôle de billets n’y changent rien. En France, les fraudeurs sont encore aujourd’hui considérés avec beaucoup d’indulgence par les clients des transports publics. Pour 52 % d’entre eux, la fraude est acceptable, selon un sondage de l’Union des transports publics

Jean-Pierre Farandou, président de l’UTP et PDG de Keolis, filiale de la SNCF, ne compte pas s’accommoder de cette complaisance française. « Contrairement à ce que l’on croit souvent, dit-il, les fraudeurs ne sont pas les plus démunis. »
Il rêve tout haut en évoquant les entreprises japonaises de transport dont les dirigeants peinent à trouver les mots pour en parler. « Le concept même de fraude y est inimaginable. » L’année prochaine, une vaste plateforme informatique nationale sera opérationnelle pour vérifier l’adresse des contrevenants. Objectif : récupérer 200 millions d’euros.

APEURÉE

Un jour, peut-être, la police va tenter de poser un pied dans la ZAD, à Notre-Dame-des-Landes - Manuel Valls qui avait promis un début d’évacuation à l’automne a ainsi rappelé récemment (cité par le Canard Enchaîné) que cette saison (et donc la possibilté d’expulsion) ne prendra fin que le 21 décembre. Tout le monde s’attend à ce qu’une telle tentative provoque des affrontements sur la zone. Le fanzine Ouest-France croit pourtant savoir que c’est la ville de Rennes qui se retrouvera dans « le viseur des zadistes ». La maire de la ville est du même avis :

Nathalie Appéré, la député-maire de Rennes, prend l’affaire très au sérieux. Favorable au projet d’aéroport, elle a « demandé au gouvernement d’être tenue au courant des modalités de l’évacuation éventuelle de Notre-Dame-des-Landes et que soit prise en compte la sécurité à Rennes ».

Elle s’est entretenue récemment avec le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, et devrait le faire dans les prochains jours avec le Premier ministre, Manuel Valls. L’objectif étant d’éviter que Rennes ne devienne une base arrière de zadistes ou ne subisse leur colère.

ESPION

Il peut prendre le contrôle d’un téléphone à l’aide d’un simple SMS. En août, le laboratoire de recherche canadien Citizen Lab et l’entreprise de cybersécurité Lookout ont révélé l’existence de Pegasus

Le journal le Monde nous explique :

Pegasus est un programme de surveillance qui permet de prendre, à distance, le contrôle total d’un téléphone et d’extraire des données à partir d’une multitude d’applications, mais aussi du microphone et de l’appareil photo. Une fois qu’un appareil est infecté par Pegasus, l’utilisateur du logiciel en a le plein contrôle.
Ce programme a été créé par NSO Group, une entreprise privée israélienne qui développe et vend des outils de surveillance à des gouvernements et à des agences de renseignement.
Pegasus est un logiciel conçu pour être facilement utilisable par les forces de l’ordre : selon de la documentation obtenue par le Citizen Lab, le logiciel permet d’un simple clic de voir où se trouve un appareil infecté ou d’allumer son microphone.

PROCES

Six mois de prison avec sursis ont été requis contre le policier qui a violemment frappé un lycéen au visage à Paris le 24 mars (capture d’écran Youtube), lors d’une manifestation contre la loi travail. Le procès avait lieu cet après-midi au Tribunal de grande instance de Paris. Le procureur a proposé au tribunal de ne pas inscrire la condamnation du policier à son casier judiciaire, afin de lui permettre de continuer d’exercer.

GROUX

Libération rappelle que,

Le 28 septembre, Assa Traoré était l’invitée du Gros Journal de Canal+. Dans cette émission de Mouloud Achour, la sœur d’Adama Traoré, décédé le jour de son 24e anniversaire en juillet dernier dans une gendarmerie de Persan (Val d’Oise) dans des circonstances troubles, expliquait les relations tendues entretenues entre sa famille et la maire de Beaumont-sur-Oise, ville où sont domiciliés les Traoré. Interdiction pour Canal+ de poser son plateau dans la ville, absence d’envoi de condoléances... : pour Assa Traoré, « la maire a choisi son camp et de quel côté elle se met, du côté des gendarmes. Ce qui veut dire du côté de la violence policière.

Or,

Nathalie Groux, la maire de Beaumont-sur-Oise (UDI), n’a visiblement pas apprécié la remarque. A défaut d’avoir témoigné son soutien à la famille qui réclame la justice (comme plusieurs centaines de manifestants à Paris le 5 novembre), elle compte attaquer en justice Assa Traoré pour diffamation, révèle le Parisien. Lors du conseil municipal de ce jeudi soir, Groux demandera « le financement par le budget communal des frais de justice » engagés (plafonnés jusqu’à 10 000 euros).

La tenue de ce conseil municipal a provoqué des incidents, selon le Figaro :

Des incidents ont éclaté jeudi soir en marge du conseil municipal de la ville et dans le quartier d’origine du jeune homme décédé en juillet. Des tirs de mortiers ont été tirés. Une policière municipale a reçu plusieurs coups au visage.
Des heurts ont éclaté jeudi soir devant la mairie de Beaumont-sur-Oise (Val-d’Oise) en marge du conseil municipal ainsi que dans le quartier Boyenval, d’où était originaire Adama Traoré, mort en juillet dernier lors de son interpellation par les gendarmes. Deux personnes ont été interpellées.
À l’ordre du jour de ce conseil municipal : la prise en charge des frais de justice de la maire de la ville, Nathalie Groux (UDI). Cette dernière « a déposé plainte car elle fait l’objet depuis plusieurs semaines de menaces de mort, d’intimidation et d’insultes », explique la préfecture du Val d’Oise. Selon nos informations, cette protection fonctionnelle de la première élue concerne également l’affaire de diffamation pour laquelle la maire a déposé plainte mercredi contre Assa Traoré, la soeur de la victime.

Nous vous invitons à consulter le communiqué produit par la famille Traoré à la suite de cette soirée, et reproduit sur le site de Quartiers Libres.

En voici quelques extraits :

C’est en qualité d’habitante de Beaumont qu’Assa les proches ont alors rejoint la mairie. Ils ont été dès l’entrée confrontés aux forces de l’ordre. La maire avait en effet sollicité les policiers municipaux et la gendarmerie afin, non d’assurer la sécurité et le bon déroulement du conseil, mais d’empêcher, au mépris de la loi, les habitants de jouir de leur accès aux droits et de participer au débat. Les forces de l’ordre alors ont inutilement usé de la force. Sans en avoir reçu l’ordre, un officier s’est alors permit de gazer la foule, blessant au passage un bébé et la mère d’Assa.

Une heure plus tard, alors que tout le monde était rentré à Boyenval, une centaine de gendarmes avaient alors encerclé le quartier. Il s’agit là d’une vengeance puisqu’il n’y avait aucune raison d’investir un quartier apaisé. Les gendarmes étaient lourdement armés. Ceux qui étaient au plus près des habitants braquaient leur flashball et leurs bombes lacrymogènes et étaient casqués et portaient leur boucliers. Ceux qui étaient derrière eux portaient leur fusil d’assaut. Les jeunes, qui étaient restés en bas en compagnie d’Assa, ne provoquaient en rien les gendarmes puisqu’ils présentaient leurs mains levées. Assa étaient en première ligne et faisant en sorte d’empêcher une escalade de violence. Le commandant a alors donné l’ordre de charger. La charge a été d’une extrême violence. L’usage de la force était punitif. Deux jeunes mineurs ont été interpellés et ils ont été entendus crier de douleur une fois dans le camion. Semba Traoré, le frère d’Adama, a été tabassé à coups de matraques et de gaz, cinq gendarmes s’étant rués sur lui.

Cependant, plutôt que de dissuader les habitants de Beaumont de jouir pleinement de leur droit, la répression et la criminalisation n’a fait que renforcer leur exigence de vérité et de justice pour Adama Traoré ainsi que le respect qui est dû à sa famille, ses proches et tous les habitants de la ville. La famille et les proches n’ont eu de cesse de prouver leur détermination à mettre la lumière sur la mort d’Adama et ils l’ont de nouveau prouvé ce soir. La date du prochain conseil municipal sera communiquée dans un délai de trois à compter de l’annulation.

Le rendez-vous est pris.

FLEXIBLES

« J’ai été marqué par le procès d’Adolf Eichmann qui s’est défendu en expliquant qu’il n’avait fait qu’obéir aux ordres d’Hitler », confie Michel Hervé, fondateur du groupe Hervé (1). En créant son entreprise en 1972, il a directement misé sur « la subsidiarité », c’est-à-dire être là pour aider les salariés sans entrer dans un rapport donneur d’ordre/salarié obéissant.

Le Figaro madame nous présente quelques entrepreneurs qui ont pris le parti d’offrir plus de « liberté » au travail à leurs employés.

« La solution est de s’organiser en équipe. « Il faut un manager catalyseur, qui ne soit pas un leader. Il est là pour faciliter un consensus et sera représentant du groupe », explique Michel Hervé qui compte 200 groupes d’une quinzaine de personnes dans son entreprise. Chez Evaneos, l’entreprise d’une centaine de personnes est divisée en « squad ». « Chacun possède sa propre organisation », précise la responsable de communication. « Une fois par mois, les responsables des squads rencontrent les membres du comité de direction pour faire le bilan ». « Je vérifie avec mes managers s’ils ont rempli les objectifs qu’ils s’étaient fixés », explique de son côté Michel Hervé. »

« Nous ne sommes pas complètement libres, on fait en tenant compte des autres et des règles que l’on a acceptées pour le groupe », décrypte Michel Hervé.

BLAGUE

Paul Duan, le créateur de start-up à but non lucratif, avait signé un partenariat avec Pôle emploi en mai dernier. Six mois plus tard, celui que le gouvernement attendait comme le Messie annonce le lancement d’un nouvel outil pour lutter contre le chômage.

Il s’agit d’une plateforme qui utilise le Big Data - les données massives - pour aider les demandeurs d’emploi à retrouver du travail. Ce « compagnon numérique » baptisé « bob-emploi » est lancé ce mercredi en partenariat avec Pôle emploi, qui a ouvert ses bases de données à l’entrepreneur. L’objectif étant de « redonner le pouvoir à tous les chômeurs » en les accompagnant au quotidien.
Ce « service public citoyen » est capable d’analyser les données sur le marché du travail, la situation de chaque chômeur, et s’appuie aussi sur les parcours, anonymes, des millions de chômeurs précédents. Le projet de ce Français de 24 ans, originaire de Trappes, est soutenu par Jamel Debouzze, l’Elysée et le ministère du Travail, qui a mis Paul Duan en relation avec Pôle emploi.

Concrètement, l’utilisateur renseigne d’abord son parcours puis le programme lui livre un diagnostic pour construire une stratégie « optimale » de recherche d’emploi, ou proposer une formation, en se fondant notamment sur les expériences précédentes. Ensuite, la plateforme propose un accompagnement quotidien : « On peut tenir la main de chaque chômeur sur la durée. Parce qu’une recherche d’emploi dure douze mois en moyenne et qu’il faut garder le rythme et le moral », analyse Paul Duan.
Chaque jour, bob-emploi suggère cinq actions pour avancer dans la recherche : refaire son CV, contacter des entreprises qui recrutent, se mettre en relation avec des réseaux identifiés... « Tous les jours, la personne aura au moins rempli un objectif », détaille-t-il. Une manière de simplifier le parcours des chômeurs dans les méandres de Pôle emploi et les multiples structures d’accompagnement.

MINCE

Les champignons de la zone régionale Rhône-Alpes sont porteurs d’une dose notable de radioactivité : le césium 137 est présent dans 95% des échantillons cueillis. Les scientifiques ont ramassé à l’automne 2015 des champignons dans les différents départements. Julien Syren, ingénieur en charge de l’étude, détaille :
« Sur 38 échantillons prélevés, 36 se sont révélés être porteurs de césium 137. La concentration de césium 137 est certes moins importante qu’il y a trente ans, mais quand même supérieure aux normes d’importation des produits en provenance du Japon ».

FROID

Un juge [britannique] a accordé à une adolescente de 14 ans, en phase terminale d’une forme rare de cancer, le droit de se faire cryogéniser après sa mort, dans l’espoir d’être ressuscitée et soignée un jour.

Se sachant condamnée, l’adolescente, uniquement désignée par les initiales JS, avait fait des recherches sur la cryogénisation. Un processus qui consiste à vider le corps de son sang pour le remplacer par une substance antigel. Le corps est ensuite congelé à une température de -196°C et conservé verticalement - la tête vers le bas - dans un conteneur cylindrique. Plus de 300 défunts seraient ainsi stockés dans des entreprises spécialisées aux Etats-Unis. Le corps de la jeune fille a été transporté outre-Altantique à cet effet.

BIM

Noël approche et avec lui ses réunions de famille, ses moments de célébration, ses instants de liesse partagée. Ce serait dommage qu’un e-mail du boulot ou des adolescents scotchés à leur smartphone viennent tout gâcher. Voici quelques solutions – certes un peu brutales.

Ces solutions, c’est rue89qui nous les donne. Voici par exemple l’une d’entre elles :

Vous en avez rêvé, des hackers chinois l’ont fait ! L’USB Killer se présente sous la forme d’une grosse clé USB qui a la particularité de délivrer une décharge électrique de 240 volts, ce qui a la vertu radicale de griller la plupart des composants électroniques, peu habitués à recevoir autant de tension en si peu de temps.

Et ça marche aussi avec des adaptateurs micro-USB ou Apple, de sorte que vous n’allez pas vous arrêter en si bon chemin. Adieu PC, adieu tablette, adieu smartphone, adieu console de jeu ! L’effet est quasi universel et instantané. Vous branchez, l’appareil meurt aussitôt.

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