#22marsX8 : commémoration ou réitération ? [C&F]

Retour en récits et tweets sur les manifestations du 22 mars 2018.

Cauchemardos - paru dans lundimatin#139, le 26 mars 2018

Jeudi dernier, les syndicats de cheminots, de fonctionnaires, d’étudiants et de lycéens avaient appelé à la grève contre la politique du gouvernement Philippe.
Dans le cas des cheminots, dont le statut est menacé par la réforme du rail, cette manifestation était un apéritif, avant la grève perlée qui commencera le 3 avril. Dans le cas des « jeunes », la date du 22 mars intervenait alors que le mouvement contre « la sélection à l’université » peinait à prendre de l’ampleur. Enfin, cette grève avait été organisée 50 ans jour pour jour après l’un des actes fondateurs du mouvement de mai 1968.

En effet le 22 mars 1968 était organisée à l’Université de Nanterre une assemblée générale (qui réunit quelques centaines de personnes), en soutien aux militants interpellés lors du saccage deux jours plus tôt du siège d’American Express. Ce sont les conséquences de de cette répression, qui, de fil en aiguille donneront, le 3 mai 1968, l’occupation de la Sorbonne, son évacuation et la première nuit des barricades. Donc, non le 22 mars 1968 n’était pas une journée de grève interprofessionnelle. Mais la concomitance entre l’arrivée du printemps, la commémoration de mai 1968, et ces débuts de mouvements sociaux actuels excitent, à n’en pas douter... au moins les médias, qui n’ont pas tardé à ériger cette journée de jeudi en « test », pour Macron comme pour les syndicats.

Ce vendredi, il fut surtout question de chiffres. Le succès ou l’échec de la mobilisation étant corrélés, pour les journaux, au décompte des manifestants, effectué (nouveauté !) directement par la presse. Mais si les différents titres de presse semblent donc partager le même nombre de manifestants, leurs analyses de ces chiffres divergent. Faut-il conclure à un succès de la mobilisation (« un point pour la rue » titre Politis, « l’ultra-gauche dér… », heu non, « le réveil de la rue », pour Libération), un « semi-échec » (Challenges), un « insuccès » (LCI), ou un échec tout court, comme l’affirment Macron et « les Français » (à 55% selon un sondage Odoxa) ? On se contentera de dire, comme nos confrères de La Charente Libre, « Il s’est passé quelque chose hier ». Et d’en livrer quelques récits.

Paris

Les lycéens étaient appelés à manifester, et évidemment, à bloquer leurs lycées pour ce faire. Des étudiants en grève étaient aussi attendus dans la rue ce jeudi 22 mars. Il est à noter que pour éviter le blocage, la fac de Tolbiac avait été fermée par l’administration pour « des raisons de sécurité ».

Un premier point de convergence avait été annoncé. Où ça ? Place de la Nation, à 11h…
Ce sont donc quelques 800 personnes - majoritairement des individus n’ayant pas encore obtenu le baccalauréat - qui se sont réunies au point de rendez-vous, avant de s’élancer en direction de Gare de l’Est, point de départ de la manifestation cheminote. Ou en direction tout du moins du boulevard Voltaire, la forte présence policière dans cette artère laissant sous-entendre que le cortège ne pourrait peut-être pas aller au bout de ses objectifs. Il y eut donc des lycéens, mais aussi des fumigènes, des k-ways, des banderoles, peu de slogans, des tags, une boom box. Et, inévitablement, des gazs lacrymogènes. Il faut dire que, premièrement, des individus ayant visiblement eu par le passé maille à partir avec leur banque avaient décidé de s’en venger. Et que, secondement, un policier, visiblement client satisfait de cette agence bancaire avait décidé de la protéger, avec son petit corps et sa matraque télescopique. Et que, troisièmement, les individus n’ont pas apprécié l’intervention de la force de l’ordre et le lui ont fait savoir. Et que quatrièmement la force de l’ordre avait moult collègues sérieusement harnachés, qui ont donc fait voler les palets de gazs cs. À partir de là il y eut donc quelques affrontements entre lycéens kwaytés et CRS. Le cortège dut donc s’éloigner de ces derniers, quitter les boulevards et emprunter des chemins de traverse pour rejoindre Gare de l’Est - avec succès !

Le parvis de cette même gare était déjà très largement occupé par des agents de la SNCF en grève, qui avaient l’air tout à fait contents de se retrouver, si l’on prend pour indices les fréquences de décapsulage de canettes, d’explosion de pétards, et de craquages de fumigènes. S’il pouvait paraître a priori saugrenu que des étudiants et lycéens viennent se mêler à un cortège de travailleurs du rail, les « jeunes » les plus scrupuleux pouvaient se rassurer en apercevant d’autres corps de métier manifestant, comme des gaziers, des agents ratp ou même des députés ! Il est vrai que l’un d’entre eux fut assez mal accueilli : Olivier Faure va certainement bientôt, en plus de devenir premier secrétaire du PS, entrer dans le Guinness des Records, pour la manifestation la plus courte (record jusqu’alors détenu par Nicole Notat). Il ne fallut en effet que quelque 1min47 pour qu’il soit exfiltré par son escorte constituée de pol.., pardon, du service d’ordre du parti. La faute à quelques huées, quelques coups de drapeau, et un jet de canette en aluminium.

Les saugrenus en tout cas, dont certains cheminots, ont fini par se retrouver, comme le veut la tradition ancestrale (since 2016) en tête de cortège. Comme nous n’avons pas de partenariat avec le cabinet privé Occurrence et sa « technologie innovante », nous ne sommes pas en mesure de donner des chiffres précis, mais disons qu’il y avait certainement plus de 2000 personnes à l’avant des services d’ordres syndicaux. Comme le veut, là encore, la tradition, plusieurs agences bancaires ont été molestées en amont du cortège officiel - notamment une agence LCL, dont les vitres éventrées ont ouvert un accès à certains manifestants qui en ont profité pour en extraire une partie du matériel de secrétariat. Quelques cortégeux ont peu apprécié que le tempo du défilé soit donné par des non-cheminots. La police a quant à elle respecté les « nouvelles » consignes de la préfecture qui lui impose de rester à distance des manifestants, pour ne pas mettre en danger ses hommes et éviter les images de violences que ces derniers ont la si fâcheuse habitude de produire. Pour autant, et parce qu’il fallait aux CRS empêcher l’accès aux voies parallèles (occupées par leurs camions) quelques lignes d’agents du maintien de l’ordre étaient tout de même suffisamment proche pour provoquer des affrontements. Ces dernières ont donc essuyé quelques volées de pierres, canettes et morceaux de bitume (arrachés au revêtement des rues). Et en retour ont donc envoyé des lacrymogènes et des grenades de désencerclement.

Finalement c’est le canon à eau qui, par son arrivée, a réussi à détendre l’atmosphère. Celui-ci ayant la capacité de rendre ludique la confrontation entre forces de l’ordre et manifestants - jusqu’au jour où il provoquera lui aussi de sérieuses blessures ; rappelons que la préfecture avait renoncé à son usage pour cette raison, à la suite des manifestations d’infirmières. Il y avait donc, si l’on veut parler ainsi, une « bonne ambiance » dans cette fin de parcours, loin en tout cas des clichés (ou contre-clichés) véhiculés par une partie de la presse et de la gauche.

Ce qui n’enlève rien aux questions que pose cette nouvelle apparition du « cortège de tête ». Sa relative tolérance par les services syndicaux et le dispositif policier (tolérance obtenue de haute lutte) est-elle un acquis ? Cette forme, malgré sa ritualisation, est-elle encore subversive ? Enfin, puisque nous parlons ici de l’invention du précédent mouvement social (contre la loi Travail), quelle sera l’innovation du mouvement qui vient ?

NANTES

À Nantes, la Police a compté 8500 manifestants, à peine moins que les syndicats (10k). Le journal Ouest-France a relevé une petite heure d’affrontements entre « la tête de cortège, composée principalement de jeunes » et le dispositif policier. Le Parisien, quant à lui parle (en reprenant les termes de la préfecture) d’un « groupe hostile cagoulé » qui aurait lancé des « projectiles sur les forces de l’ordre ». Que nous dit « Nantes Révoltée » à ce propos ?

Jeudi 22 mars au matin, les lycéens nantais rejoignent le mouvement, en bloquant leurs établissement. Mais des policiers cagoulés et armés, à chaque fois, viennent briser les actions. Ce qui ne parvient pas à empêcher des centaines de jeunes de partir en manifestations sauvages, et de rejoindre le cortège de tête du défilé unitaire.

Vers 11H, une foule dense, massive, s’élance de Commerce. Elle est menée par un cortège de tête majoritairement jeune, mais aussi hétérogène, rejoint par des personnes de tous les âges, syndicalistes ou non, de plus de mille personnes. Derrière eux, plus de 10 000 manifestants de toutes les professions, qui scandent leur colère contre Macron. Dès le début du parcours, le commissariat situé sur le parcours est repeint. Il faut croire que la répression implacable et systématique des manifestations étudiantes pacifiques qui ont lieu depuis le mois de février donne des envies de revanche. En parallèle, des affiches appelant à la manifestation du 31 mars contre toutes les expulsions sont placardées toute la matinée.
Le long de l’habituel parcours réglementaire, survolé par un hélicoptère, de très nombreux tags drôles ou révoltés rappellent la créativité du printemps 2016. Plus loin, la préfecture est également repeinte, donnant lieu à une bataille entre CRS qui arrosent la foule au canon à eau, et manifestants qui leur envoient de copieuses salves de projectiles et autres feux d’artifices. BFM TV relaie alors des images en live de Nantes, où l’on entend une journaliste mythomane raconter que « le groupe Nantes Révoltée amène des petites grenades » dans les manifestations. La désinformation bat son plein.

Sur le cours des 50 otages, la tension monte d’un cran, alors que le cortège est coupé en plusieurs morceaux par une pluie de grenades en tout genre. La BAC arrête 8 manifestants, et blesse de nombreuses personnes, notamment deux manifestants atteints au visage par des éclats de grenades, et un autre touché par deux balles en caoutchouc ! Une médic est frappée au sol, puis relâchée. Parvenant à se recomposer, une partie du cortège particulièrement déterminée fait reculer une ligne de gendarmes mobiles. Après un moment de grosse confusion et d’affrontements, le gros du cortège syndical vient se déverser à la croisée des trams, Le calme revient progressivement, avec notamment des prises de paroles. Un rendez-vous est alors lancé pour une Assemblée de luttes à l’université.

Dans un amphithéâtre bondé, près de 400 personnes, personnels de la fac, syndicalistes, étudiants, lycéens, discuteront pendant plusieurs heures des suites à donner à cette journée. Une chose est sure, à Nantes comme ailleurs, nous sommes très nombreux à vouloir en découdre avec le gouvernement, pour faire reculer ses attaques. 500 000 personnes ont défilé dans toute la France, pour une première date uniquement centrée sur les services publics, c’est énorme. Les syndicats annoncent qu’ils appellent à une grève générale le 19 avril. L’échéance paraît trop lointaine. L’idée est lancée de mettre en œuvre une montée en puissance du mouvement jusqu’à cette date, notamment en organisant des actions de blocages en soutien avec les cheminots, en multipliant les actions de la jeunesse, et en organisant une manifestation massive le samedi 7 avril, pour permettre, comme pendant la lutte victorieuse du CPE en 2006, au maximum de monde de venir manifester.

Par ailleurs, et pour ne pas changer à Nantes, les attaques ou les ripostes de la Police ont fait de nombreux blessés. Ainsi selon l’équipe médicale de la manifestation :

place de l’Ecluse c’est l’attaque : de nombreuses grenades lacrymogènes et des grenades desencerclantes sont envoyées sur les manifestant.es touchant de nombreuses personnes. Parmi elles on compte, touché.es par les desencerclantes : un journaliste blessé au bras en voulant se protéger le visage, des hematomes aux tibias, aux cuisses, au dos mais aussi plusieurs atteintes à la tête et aux mains. Des grenade entières ont explosé sur les jambes de deux personnes dont une boitait ensuite sérieusement.
Deux personnes au moins ont reçu des palets de lacrymogènes sur le crâne, une à été emmenée aux urgences pour une plaie importante.
Une autre personne a été dirigée par les urgentistes vers le service d’ophtalmologie après avoir reçu une desencerclante/LBD (on sait pas trop) au niveau de l’oeil.
Une personne sans abris a fait malaise à ce moment là.
C’est à ce moment là que la BAC charge la manif à Commerce. Plusieurs coup de matraques sont donnés ; Une Street Medic est notamment violemment plaquée au sol, frappée, maintenue à terre sous les pieds des backeux (avant d’être fouillée et relâchée) tandis qu’une des personnes interpellée est également frappée à la tête et ressort avec un volumineux hématome de l’oreille.

RENNES

Pour savoir ce qu’il s’est passé à Rennes ce 22 mars, on peut se tourner vers expansive.info, sur lequel on trouve un récit, certes partisan, de la manifestation. Il est intéressant de noter que là-bas, comme dans beaucoup d’endroits en ce moment, l’enjeu principal du rapport de force entre manifestants et forces de l’ordre est la possibilité même de se mouvoir (à peu près librement) dans l’espace :

Le 22 mars, à Rennes, les flics ont voulu cumuler les emplois et faire le travail des cheminots en grêve en essayant de faire l’aiguillage des manifestations. Mais cela n’est pas passé comme une lettre à la poste.

À 11h, sur l’esplanade Charles de Gaulle, 8000 personnes sont rassemblées. Des drapeaux de toutes les couleurs parsèment la place. Mais un tour succint du rassemblement suffit à se rendre compte que le cortège des étudiants partis plus tôt de Rennes 2 pour rejoindre l’esplanade en est absent. Où sont-ils passés ? On entend, ici où là, qu’ils sont bloqués par les flics, nassés quelque part entre la Place de Bretagne et les Horizons.

Le cortège se met en marche et emprunte, comme d’habitude, le boulevard Magenta, parallèle à l’avenue Janvier. Dès les premiers pas de la manifestation, des voix commencent à s’élever, traduisant l’inquiétude d’un départ en cortège sans même qu’une tentative d’aller libérer les étudiants nassés ne soit envisagée. Les postiers, qui marchent en tête, sont prévenus de la situation. De vives discussions commencent alors pour savoir si oui ou non la manifestation doit bifurquer pour se diriger vers les étudiants bloqués depuis déjà une petite heure. Le ton monte un peu, mais le cortège continue à avancer, inexorablement.

Un petit groupe de personnes donne de la voix au croisement entre le boulevard Magenta et celui de la Liberté, informant ainsi tout le cortège que les étudiants sont nassés par les flics, et qu’il semblerait que la tête de la manifestation ne daigne pas s’en inquiéter. Des slogans montent, au fur et à mesure que le groupe s’étoffe au milieu de la route : « Etudiants bloqués, on va les chercher ! ».
Au bout de l’avenue Janvier, après une dernière hésitation et encore de vifs éclats de voix, c’est tout le cortège qui prend finalement l’enfilade des quais pour se rapprocher des captifs. Soulagement. En effet, comment aurait-on pu envisager le début d’une mobilisation de longue haleine sans que le gros de la manifestation aille prêter main forte à un plus petit groupe, isolé par la police ?
Assez logiquement, la manifestation est bloquée par les gendarmes mobiles au niveau de la place de Bretagne, l’empêchant ainsi de faire la jonction avec le cortège étudiant, loin de quelques dizaines de mètres, et toujours encerclé. Menaçant, il entonne avec colère un orageux « libérez nos camarades ! ». Du côté des étudiants, qui ne concèdent rien à la police qui leur promet une libération en échange de contrôles d’identité et de fouille des sacs, on crie plutôt à l’adresse de la lointaine manifestation : « libérez VOS camarades ! ».

Après un moment de fixation, une chaîne de postiers bras-dessus bras-dessous s’avance vers la ligne de gendarmes, déterminés à la franchir pour ouvrir la voie.
Les gendarmes, bientôt débordés de tous côtés, et en tous points étrangers à l’humilité, ne laissent la voie libre au cortège qu’après avoir noyé l’endroit sous les gaz lacrymogènes. Il semblerait que le célèbre illusioniste Gérard Majax ait vendu au maintient de l’ordre la recette de son fameux tour de la disparition dans un nuage de fumée.

Les gaz dissipés, et avec eux leur effet repoussoir, une partie du cortège, en pagaille, s’empare de la zone et court même jusqu’à la nasse.
Les étudiants, eux, rejoints un peu plus tôt par des syndicalistes entrés solidairement dans la nasse, n’ont alors pas besoin de pousser très fort pour que l’étau se déserre enfin, sous les vivas de tous. La jonction est désormais faite, et un cortège, désormais gros de quelques trois cents manifestants supplémentaires s’ébranle à nouveau, au cri désormais célèbre et largement partagé de « Tout le monde déteste la police ! » et emprunte bientôt le boulevard de la liberté.
Les manifestants sont grisés, et en tête de cortège les uns et les autres ont brisé leurs cercles respectifs. Drapeaux syndicaux et cagoules marchent ensemble, criant d’une seule voix.

C’est bientôt le retour sur l’esplanade Charles de Gaulle. À l’arrivée, au lieu de se disperser, la foule stagne. Sous les masques, les yeux cherchent des complices pour un deuxième tour. Mais les postiers doivent se réunir d’abord. L’enjeu pour eux est alors de prendre un moment de discussion. Car aujourd’hui, des grévistes de toute l’Ille-et-Vilaine sont présents. Mais qu’à cela ne tienne, les impatients vont les attendre, et c’est bientôt un bon millier de personnes qui va repartir de Charles de Gaulle pour un désormais traditionnel deuxième tour, héritage du printemps 2016.
Ceux qui avaient reformé un cortège pour un deuxième départ s’arrêtent alors au bout du cours des Alliés pour former une bruyante haie d’honneur aux postiers, en grêve à Rennes depuis plus de trois semaines, ainsi invités à prendre une nouvelle fois la tête de la manifestation.

Cette journée était le bourgeon venu saluer l’arrivée d’un nouveau printemps.

LILLE

LYON

À la fin du parcours, une partie de la manifestation a tenté de continuer sa route sur les quais du Rhône. Elle en a été rapidement dissuadée par la police (notamment la bac, casquée) et des tirs de grenades lacrymogènes. Les forces de l’ordre ont procédé à ce qu’ils appellent la « mise en cage » d’une cinquantaine de personne, avant de les relâcher au compte-goutte.

UNIVERSITÉS

En bref, et alors qu’une coordination nationale étudiante se tenait ce week-end à l’université de Toulouse le Mirail, et qu’une journée de mobilisation contre la répression est prévue le 29 mars, notamment à Lille :

VIOLENCES

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