18 mars 2015

Le vandale logique.

paru dans lundimatin#14, le 15 mars 2015

L’or du Rhin et
sa Tour de Garde

Du haut de la plus sidérante tour de garde
Jamais élevée par des trolls maraboutés,
L’œil de Mario tournait
Sans cesse et sans repos, veillait, surveillait et tenait.

Car le grand donjon volant,
Bien au-dessus des nuages de son monde flottant,
Pulsait, tel un phare colérique, la lumière paralysante,
L’énergie captivante que ses redoutes aériennes turbinaient.

Le monde flottant et ses redoutes volantes,
Protégés par l’immense donjon ambulant,
Dominaient la terre des gueux glaiseux,
Par la magie infernale des anneaux d’or.

Le pouvoir maléfique des trois anneaux d’or :
Le premier pour envoûter les gueux, qui se débattaient pour sa possession,
Le second pour armer les officiers du monde flottant, tapis au fond de leurs redoutes cachées,
Et le troisième qui commandait tous les autres, l’œil de Mario.

En haut de la tour de garde maléfique, l’œil de Mario veillait sans cesse,
Sans paupières pour dormir,
Car il avait fallu perdre l’intégrité et la conscience
Pour prétendre à l’anneau qui attache, au troisième qui commande tous les autres.

Et la lutte fut rude entre les officiers supérieurs
De la canaillerie fortifiée,
Entre les enrichis des trucages nuageux
Pour devenir le Grand Serviteur du pouvoir destructeur de l’anneau qui attache.

Mais, finalement, Mario, la plus crapule des berlus arriva,
Qui fit don de son œil sourcilleux,
Pour porter l’anneau, le bras gauche levé ;
Le meilleur flibustier du monde flottant.

Par cet anneau, porté par le bras levé qui bénit,
La puissance infernale du monde flottant,
Redoublée par les redoutes liées,
Est devenue l’incontrôlable menace de désespoir pour tous.

Et la puissance dominante de la tour de garde,
Focalisée par l’œil maléfique,
Pouvait frapper au loin, très loin, aux marges extrêmes de la terre des gueux,
Et d’un trait, exterminer un monde, jusqu’aux dernières hulottes.
L’œil de Mario
Veillait à ce que les gueux, de fange soient nourris,
Surveillait l’envoûtement de ces trolls, de glaise emplis,
Tenait le monde d’en bas, depuis les hauteurs massacrantes,
Et brandissait la menace divine, le feu qui annule.

Même les gueux maraboutés, les yeux exorbités pour le premier,
Ou menacés de représailles par le second,
Et soumis sans retour à la puissance suprême du troisième,
Même les trolls façonnés de glaise, se retournèrent face au feu que projetait l’œil courroucé de Mario.

Quoi de pire qu’un troll exorcisé,
Réveillé par le feu acharné à traquer les fidèles de la hulotte,
Retourné en force de négation pure,
En vandale rationnel.

On vit alors les longues files des gueux désensorcelés
Partir à l’assaut des nuages
Et venir encercler la grande tour flottante,
Faisant se soulever la fraternité des fidèles de la hulotte.

Mais les officiers, des redoutes camouflées dans le brouillard,
Et les artilleurs de la haute tour de garde,
Commandés par l’œil qui désintègre,
Effectuèrent la manœuvre enseignée, celle du donjon ambulant.

Consistant à épaissir les nuages et flotter, plus haut encore.
Échapper à la gravité temporelle,
Par plus d’indépendance encore, et de spéculation,
Et de mépris hautain.

L’œil de Mario, exhaussé, toujours plus menaçant,
Regardait, indifférent, se débattre, dans les brumes, les fidèles de la hulotte,
Englués, abandonnés, et prêts à se déchirer,
Et spéculait sur les bénéfices à attendre d’une guerre civile annoncée.

Quoi de plus sauvage qu’un gueux réveillé, expulsé de son rêve d’or,
Soulevé en force de destruction des redoutes,
Devenu le combattant de l’évaporation des nuages,
Le vandale logique.

Musique oiseaux-tempête

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